C’est bientôt Noël et vous allez vous faire un petit plaisir : acheter une nouvelle machine, superpuissante, avec tous les bons périphériques, les bonnes extensions, la webcam pour parler au copain qui s’est installé à l’étranger, l’ADSL pour les téléchargements et les jeux en réseau… Bref, la totale !Le 26 décembre, c’est sûr, à ce prix-là, il n’y aura pas mieux sur le marché. Mais déjà, le 26 janvier, une publicité attirera votre attention : pour le même prix, la cadence des processeurs aura encore augmenté d’une centaine de mégahertz. Flûte !Puis, le 26 février, vous vous rendrez compte que la webcam est vraiment limitée pour un usage intensif. Le 26 mars, pour la première fois, il vous semblera que votre ordinateur pédale un peu au moment de lancer la séquence cinématique d’ouverture de votre nouveau jeu d’aventure. Le 26 avril, vous vous rendrez à l’anniversaire d’un ami qui vous présentera à cette occasion sa nouvelle bête ; et vous réaliserez amèrement qu’elle domine la votre dans presque tous les domaines.Le 26 mai, agacé, vous envisagerez sérieusement l’achat d’une barrette de RAM supplémentaire. Le 26 juin enfin, ce sera le coup de grâce : votre configuration sera inférieure à celle recommandée sur l’emballage du jeu que vous attendiez depuis des mois !Pas de doute : la belle machine sera déjà dépassée, et il faudra commencer à songer à la remplacer. Peut-être à Noël prochain…Depuis toujours, acheter un équipement informatique, à usage privé ou professionnel, a toujours imposé de résoudre ce dilemme : acheter aujourd’hui ou attendre mieux demain ? Car, contrairement au proverbe, il a toujours été certain que “deux tiens valaient à peine un tu l’auras “.C’est un fait que les équipements sont toujours plus puissants. Mais qui nous a mis dans le crâne que nous avions besoin de ce surcroît permanent de puissance ? Assez placidement, nous nous sommes laissé entraîner dans cette logique du toujours plus, nous nous sommes laissé convaincre qu’un giga c’était forcément mieux qu’un méga.A cause de l’extraordinaire engrenage logiciel/matériel, il nous faut, pour rédiger le même CV qu’il y a cinq ans, une machine qui à l’époque aurait fait rêver la Nasa. Est-il normal que les logiciels soient moins adaptés à notre équipement matériel qu’à la capacité de notre porte-monnaie à l’améliorer ?Pourquoi personne, jamais, n’adopte-t-il un discours qui consisterait à proposer un équipement en fonction des besoins réels du consommateur ? Vous voulez faire du mail, surfer et éditer un peu de texte : voici une configuration adaptée. Mais non… ce n’est pas comme ça que l’on vend (et donc que l’on achète) de l’informatique.Les marchands de matériel vendent du toujours plus gros, les éditeurs de logiciels font comme s’ils ne pouvaient pas faire autrement, et les distributeurs n’ont pas vraiment plus le choix que leurs clients.Selon ce principe, si, il y a cinq ans, on vous avait proposé un fusil pour tuer une mouche, aujourd’hui, on vous proposerait un char dassaut pour faire la même chose…* Rédacteur à 01 InformatiqueProchaine chronique jeudi 14 novembre
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