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Du bon et du mauvais usage du net

Liberté pour le Netde Rick Levine, Christopher Locke, Doe Searls et David Weinberger.239 pages, éditions Village Mondial.

Liberté pour le Net, est le cri de quatre internautes américains, Rick Levine, Christopher Locke, Doe Searls et David Weinberger. Leur livre, qui s’appuie sur une collecte de signatures, pourrait passer pour un manifeste. C’est un constat optimiste : le net permet à de nombreuses personnes de s’exprimer aussi bien dans la société qu’au sein des entreprises. De nos jours, les intranet diffusent l’information à tous les échelons, sans possibilité de rectification pour les intermédiaires. Pour les auteurs, la conséquence la plus palpable est la fin du monopole de l’information, tant pour les cadres dirigeants que dans les rapports marchands des grandes entreprises. Ils annoncent la disparition d’un certain type de publicité fondée sur l’absence de contradicteurs. Avec le net, chacun pourra vérifier les qualités d’un produit auprès de ceux qui l’utilisent déjà, et confronter les promesses de la publicité à la réalité.Si le net marque une croissance évidente des flux d’échanges et de possibilités de vérification, les auteurs semblent ignorer que, comme il n’améliore pas la nature humaine, il accroît aussi la capacité de nuisance des menteurs. Le Basile de Beaumarchais qui annonçait la puissance néfaste de la calomnie, pourvu que lon sache être patient, aurait, avec le net, les moyens de ne pas attendre. Les auteurs ont raison de dire que le net confirme ce principe. Mais il convient de réfléchir aux conséquences de cette conversation mondialisée : le verbe libère, mais fascine aussi et peut égarer.

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Jean-Marc Daniel Professeur à l'ESCP