Ils en ont assez ! Lorsqu’ils sont techniciens, on les veut managers. Et lorsqu’il dirigent des centaines de personnes dans des dizaines de pays, ils n’ont pas accès aux comités de direction ou aux comités exécutifs. On ne les écoute jamais, et on leur reproche toujours des dysfonctionnements techniques. Pour ne pas se laisser démoraliser, les directeurs des systèmes d’information (DSI) d’Europe ont décidé de s’unir.A l’initiative du Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises), 80 DSI européens issus des 500 plus grandes entreprises du Vieux Continent se sont réunis fin novembre à Bruxelles pour plancher sur l’évolution de leur métier et les nouveaux enjeux des technologies de l’information.Cette concertation donnera naissance à une structure européenne au cours du premier semestre 2002, structure qui les représentera. “Nous voulons redéfinir notre métier qui concilie la maîtrise des technologies et la connaissance des métiers de l’entreprise, explique Jean-Pierre Corniou, président du Cigref et DSI de Renault. Cette organisation sera tournée vers la création de valeur. Elle a vocation à devenir l’interlocuteur des pouvoirs publics européens afin de faire de l’Europe une société de l’information et de la connaissance. Car ces pouvoirs publics ne parlent pour l’instant qu’avec les éditeurs et les constructeurs.”
Pour une union constructive face aux éditeurs, aux constructeurs et aux pouvoirs publics
Lors d’ateliers, les DSI ont évoqué les difficultés que posent les projets européens (multilinguisme, mobilité des personnes les plus compétentes, cohérence des initiatives locales et globales, etc.).L’organisation de la DSI aussi était à l’ordre du jour. Le DSI doit apprendre à faire son propre marketing. “Il doit être membre du comité exécutif pour pouvoir comprendre les attentes des dirigeants “, affirme Patrick Giraudeau, administrateur du Cigref et DSI de LVMH.Les DSI espèrent aussi que leur union leur donnera un poids plus conséquent vis-à-vis des éditeurs et des constructeurs, de qui ils attendent des produits “industriels, c’est-à-dire prédictibles, mesurables et fiables “, insiste Jean-Pierre Corniou. “Pour l’instant, il faut le dire, les produits sont immatures, ils ne marchent pas et ils coûtent cher ! ajoute-t-il. Déjà, les DSI ont obtenu, à force de lobbying, que les problèmes juridiques avec Microsoft soient traités en Europe et non plus dans un petit tribunal de Seattle.”Tout en précisant que ces remarques à l’encontre de Microsoft, n’ont “rien de personnel” : Microsoft a sponsorisé la conférence européenne de fin novembre. “Nous voulons établir un dialogue constructif, nous sommes des patrons responsables et nous voulons que les éditeurs le deviennent “, conclut Jean-Pierre Corniou.
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