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« Une ruche géante » : les drones Amazon font un vacarme et pèsent sur Prime Air

Les livraisons par drone du service Prime Air font beaucoup de bruit et les riverains sont de plus en plus nombreux à s’en plaindre. Pour la deuxième fois, Amazon va devoir déménager ses installations. En Europe, le Royaume-Uni accueillera bientôt le service.

La promesse : avoir son colis en moins d’une heure, peu importe où que l’on se trouve. Avec les drones, la livraison rapide se démocratise. Elle ne sera plus réservée aux habitants des villes, et pourra atteindre des contrées plus reculées, grâce à la magie de ces petits aéronefs qui volent en ligne droite. Une belle promesse qui anime Prime Air, le service spécialisé d’Amazon, mais aussi des concurrents comme Google (et sa maison mère Alphabet) et Walmart, la chaîne de supermarchés américaine.

Cependant, entre la promesse et la réalité, il y a tout un tas de paramètres à prendre en compte, et notamment sur la partie sécurité. Les drones de livraison restent de gros appareils, de plus de 30 kilos, et il serait dommage de venir s’encastrer dans un bâtiment, ou atterrir sur un piéton ou une voiture. Pour se préparer à un déploiement général, Amazon teste son drone aux États-Unis, dans la petite ville de College Station. Problème ? Les riverains en ont marre. En cause, le bruit de fonctionnement de ces appareils.

College Station a pris l’habitude de voir les drones de livraison Amazon les survoler. Il faut dire que 200 vols par jour sont disponibles à la société pour tester son service. Et au mois de mai, Prime Air a déposé une demande pour passer ce plafond à 469 vols quotidiens, auprès de la Federal Aviation Administration (FAA). De quoi faire empirer la situation, ce que le maire de la ville n’a pas hésité à mentionner pour alerter le régulateur aérien, en juillet dernier.

« Avec la possibilité d’augmenter la fréquence des livraisons par drone jusqu’au montant indiqué dans la demande d’Amazon Prime Air, les résidents ont continué à exprimer leurs inquiétudes au conseil municipal selon lesquelles les niveaux de bruit ne feront qu’empirer et auront un impact sur la jouissance de leur propriété », écrivait-il.

« On dirait une ruche géante. On sait qu’un drone arrive, parce que c’est assez bruyant » déclarait à CNBC un riverain installé à College Station depuis quarante ans. Au mois d’avril, Prime Air a dû faire ses valises suite à un mouvement de contestation du même genre, dans la ville de Lockeford en Californie. Les riverains menaçaient Amazon de vouloir abattre ses drones, et la société a préféré évacuer ses installations et les positionner à Tolleson, en Arizona.

Pour la ville de College Station, un porte-parole d’Amazon avait laissé la possibilité que le service choisisse de déménager. Aucune ville de secours n’a été mentionnée, cela dit.

Des drones Amazon en Europe ?

Au mois d’octobre 2023, 01net.com avait l’occasion de se rendre près du siège social d’Amazon à Seattle pour y rencontrer ses différentes équipes, et notamment celles en charge du développement de Prime Air pour la livraison par drone. À ce moment-là, la société promettait que le service serait également testé en 2024 en Europe. Un objectif qui semble assez loin si Prime Air n’arrive pas à répondre à ses autres objectifs, comme celui de s’ouvrir à trois états supplémentaires aux États-Unis.

Cependant, le 20 août dernier, le Royaume-Uni a répondu favorable aux demandes d’Amazon. Un feu vert qui permettra à Prime Air de commencer un nouveau projet pilote, en équipant un centre de préparation des commandes d’une base de drones de livraison. Selon les détails révélés le 20 août par l’Autorité de l’aviation civile du Royaume-Uni (CAA), le rayon des livraisons sera de 12 kilomètres.

Pendant longtemps, les difficultés législatives représentaient les principales barrières des acteurs de la livraison par drone. Maintenant, il semblerait que le mécontentement des riverains pourraient aussi pénaliser leur démocratisation.

En août 2023, l’équipe en charge des tests de livraison par drone chez Amazon perdait deux cadres clés, dont le chef de la division. En retard sur ses objectifs, Amazon ne réalisait qu’une centaine de livraisons au cours de l’année, loin des 10 000 du calendrier initial. À voir si en 2024 un tel volume pourra être effectué.

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Source : CNBC


Hadrien Augusto
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