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Droits voisins : après Google, les éditeurs de presse en colère contre Facebook

Facebook a annoncé qu’il adoptait la même politique que Google quant à l’affichage de liens enrichis vers des articles de presse. Une attitude qui déplaît fortement aux professionnels de la presse.

Les éditeurs de presse français ont dénoncé « l’attitude de Facebook », qui préfère « dégrader l’affichage des articles » plutôt « que d’engager des négociations loyales sur la rémunération des droits voisins », dans un communiqué transmis à l’AFP ce 27 octobre.

« Depuis vendredi », quand une « information est postée par les internautes », désormais « n’apparaissent plus que le titre et le lien vers l’article », regrettent l’Alliance de la Presse d’information générale (APIG), le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) et la Fédération nationale de la presse d’information spécialisée (FNPS).

Facebook dans les pas de Google

Facebook avait annoncé vendredi ne pas vouloir rémunérer les éditeurs de presse français pour les liens « enrichis » – par exemple un extrait de texte, la mention de l’auteur, des images ou un extrait vidéo – partagés sur sa plate-forme.

Pour se mettre en conformité avec la loi du 24 juillet – transposition de la directive européenne sur le droit d’auteur et les droits voisins – entrée en vigueur ce 24 octobre, le groupe californien va désormais demander « l’autorisation des éditeurs de presse pour afficher sur [ses] plates-formes en ligne, dans un format enrichi, les liens vers leurs contenus ».

Problématique à l’heure des fake news

Selon le raisonnement de Facebook, les éditeurs donnent déjà leur consentement lorsqu’ils publient eux-mêmes leur contenu sur le réseau social. Pour les liens vers des articles partagés par des utilisateurs –  « une très petite part des contenus » selon Facebook – les éditeurs de presse peuvent donner leur accord concernant l’affichage des liens enrichis, mais sans rémunération à la clé. Et sans accord, les liens ne sont affichés que comme un hyperlien et un titre.

« Les premières victimes de cette attitude sont les internautes eux-mêmes qui n’ont plus la même visibilité des articles postés sur leur réseau et donc un accès dégradé à l’information de qualité », déplorent les éditeurs français, ajoutant qu’ils « décideront des suites à donner dans les jours qui viennent ». Alors que « les fake news (…) prolifèrent sur les réseaux sociaux, cette attitude vis-à-vis des éditeurs de presse constitue une grave atteinte à la démocratie, à la liberté d’informer et de s’informer », déplorent-ils encore.

Le droit voisin, pomme de discorde entre la presse et les géants du Net, doit théoriquement permettre aux éditeurs de journaux de négocier avec les GAFA (qui captent l’essentiel des recettes publicitaires en ligne) une rémunération pour la réutilisation de leurs contenus sur la toile.

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J.-S.Z., avec AFP