Un mois après la décision de la Cour européenne de justice sur le droit à l’oubli, les demandes s’amoncellent chez Google. Le dossier avance rapidement puisque le moteur de recherche devrait retirer les liens à déréférencer dès la fin du mois de juin. C’est en tous cas ce qu’affirme la rédaction londonienne du New-York Times. « Google va commencer à supprimer les liens vers des contenus en ligne en Europe d’ici la fin du mois », aurait indiqué une source anonyme au journaliste. Le site va plus loin puisqu’il indique que « Google a commencé à informer les personnes concernées que les liens qu’ils souhaitent voir disparaître ne serait plus accessible depuis son moteur de recherche. »
Sans démentir ces informations, le groupe californien nous a indiqué qu’il n’avait pour le moment pas « d’information à donner sur ce dossier ». En effet, depuis début juin, Google ne dit trop rien sur ce dossier plutôt sensible. D’autant que les demandes qui au départ formaient un ruisseau de 40 000 sollicitations, devrait rapidement prendre la forme d’un fleuve. Elles augmentent de semaine en semaine et représentent vraisemblablement aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de demandes provenant de toute l’Europe. Sur ce nombre, Google ne dit rien. La firme ne dit rien non plus sur leur motif. Nous savons déjà que la majorité des demandes concernaient des affaires pénales. Mais dans quelles proportions ?
Google prend des pincettes
Ce silence en dit long. Face à cette injonction de justice, le groupe semble un peu décontenancé par l’immensité du chantier. Il a d’ailleurs confirmé qu’aucun algorithme ne pouvait le réaliser et que seul une équipe composée d’humains peut gérer cette tâche au cas par cas. A priori, cette équipe est à l’oeuvre.
Google s’interroge surtout sur les conséquences de ces demandes. Ne vont-elles pas, comme s’en inquiètent plusieurs organisations – comme Reporter Sans Frontière ou Wikipedia – égratigner le droit à l’information ? Et, en cas de refus de Google ou de non-réponse, le demandeur pourra faire valoir ses droits devant un tribunal ou une autorité spécialisée sur le sujet. En France, c’est la Cnil.
Devant cette complexité, Google prend des pincettes. Le groupe américain a créé un groupe de réflexion pour envisager les situations et la meilleure manière d’y répondre. Et surtout, Google veut appréhender les conséquences à long terme sur son modèle économique et sur ses produits. Des personnalités parmi lesquels Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia, font partie de ce groupe qui remettra ses conclusions dans un rapport qui doit être publié début 2015.
Lire aussi :
– Droit à l’oubli : plus de 40 000 demandes de retrait envoyés à Google (03/06/2014)
– Google appelé à respecter le “droit à l’oubli” : une décision à risque (14/05/2014)
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