Google a commencé à appliquer le « droit à l’oubli » prescrit par la Cour européenne de Justice: des liens dont les internautes avaient demandé la suppression ont disparu des résultats de recherche, a indiqué à l’AFP l’agence d’e-réputation ReputationVIP.
« Grâce à nos algorithmes, nous avons constaté que des pages ont été déréférencées », a expliqué jeudi le patron de l’agence Bertrand Girin, capture d’écran à l’appui. Lors d’une recherche avec le nom d’une personne, Google ne montre plus certains résultats et appose la mention: « certains résultats peuvent avoir été supprimés conformément à la loi européenne sur la protection des données ». Autre nouveauté, Google est en train d’apposer cette mention sur de nombreuses recherches par nom propre en Europe, y compris sur le nom de personnes qui n’ont pas demandé un retrait de résultat – ce qui évite de signaler aux internautes ceux qui auraient fait une telle démarche. Aucun responsable de Google n’a pu être joint jeudi pour préciser ce point.
La Cour européenne a décidé que les moteurs devaient supprimer la référence aux pages périmées ou non-pertinentes concernant une personne, après la plainte d’un internaute espagnol qui voyait apparaître des liens vers un article de 1998 sur une saisie immobilière le concernant. Début juin, Google a mis en ligne un formulaire permettant aux internautes de demander le déréférencement d’une page sur eux. Après 4 jours, le site avait déjà reçu 41.000 demandes. Google précise qu’il n’accepte de supprimer la référence que si les résultats sont « inadéquats, pas ou plus pertinents ou excessifs » et que chaque demande individuelle est examinée pour « trouver un juste équilibre entre les droits d’un individu à contrôler ses données personnelles et le droit du public à accéder à ces informations et à les diffuser ».
Une suppression limitée aux versions européennes de Google
Mais il rappelle qu’il peut supprimer la référence mais non la page elle-même, et ne supprime la référence que pour les recherches comportant le nom de la personne. De plus, Google supprime ces résultats uniquement pour des recherches effectuées sur ses pages européennes. Ainsi une recherche sur Google Canada pourra faire apparaître les références supprimées sur Google France. La création de ce droit à l’oubli numérique répond à un souci croissant des internautes de contrôler leur réputation en ligne et de protéger leurs données personnelles.
De nombreuses entreprises proposent d’éliminer ou de rendre moins visibles les informations négatives à leur sujet. ReputationVIP propose par exemple un service en ligne baptisé « Forgetme », qui propose un formulaire avec des termes juridiques adaptés pour réclamer leur élimination des recherches sur Google.
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