Les menaces des constructeurs automobiles n’ont pas dissuadé Schlecker de vendre des voitures en ligne sur le net. Le numéro 1 allemand de la droguerie (70 % du marché avec 9 000 magasins) a en effet décidé de réitérer l’expérience qu’il avait tentée début mai. “En raison d’une importante demande lors de notre première action, nous avons lancé une deuxième vague d’offres sur internet. D’autres opérations commerciales sont en préparation”, explique laconiquement Uwe Blank, le directeur marketing de Schlecker. Après avoir proposé des Fiat Punto, Ford Ka et des Smart sur son site Schlecker.com, le BHV allemand vend en ligne, depuis le 14 mai, des Opel Corsa mais aussi des Renault Twingo, avec des remises allant jusqu’à 20 %.
Immatriculées d’un jour
Pour contourner le monopole des concessionnaires, Schlecker a acheté des véhicules neufs à l’étranger, moins chers qu’en Allemagne. Autre astuce : il les fait immatriculer pour une seule journée, ce qui les transforme ensuite juridiquement en véhicules d’occasion. Les constructeurs automobiles ont vivement réagi à cette “manipulation commerciale” craignant qu’une nouvelle brèche ne soit ouverte dans le monopole détenu par leur réseau de concessionnaires.Malgré plusieurs amendes de Bruxelles, ce monopole reste un état de fait. “La nouvelle réglementation européenne attendue pour septembre, censée libéraliser le marché, ne devrait pas changer grand-chose”, estime Wolfgang May, porte-parole de la puissante association des automobilistes allemands (Adac).Mais pour Fiat, qui a envoyé une lettre d’avertissement au droguiste, ce n’est pas le principe de la vente de voiture sur le net qui est en cause. “Schlecker trompe les clients avec de fausses informations sur les prix et sur les produits. Ils font des comparaisons avec des prix catalogue, alors que les concessionnaires accordent eux aussi des remises”, affirme Wolfgang Stubenberg, porte-parole du groupe italien en Allemagne, qui a promis des poursuites juridiques en cas de récidive. De son côté, le porte-parole de Ford considère l’opération Schlecker comme un “gag publicitaire” de courte durée. Pour lui, le droguiste sera vite confronté à des problèmes logistiques insurmontables. Selon la presse allemande, Schlecker aurait vendu l’ensemble de son stock de 40 Ford Ka. En revanche, les 30 Fiat Punto et 40 Smart n’auraient pas rencontré beaucoup de succès.Les constructeurs allemands restent sceptiques face à la vente en ligne. “La vente de voiture sur le net n’est pas acceptée par les consommateurs”, note Wolfgang Stubenberg. Daimler-Chrysler, qui propose des Smart sur internet depuis 1999, en a fait lexpérience : “Les clients imprimaient sur le net les configurations du modèle choisi et ils allaient chez les concessionnaires pour acheter…”* à Berlin
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