288 arrestations, 850 kg de drogues, plus de 50,8 millions d’euros en liquide et en cryptomonnaies et 117 armes à feu : c’est le bilan impressionnant de l’opération « SpecTor », orchestrée par Europol, l’agence européenne de police criminelle, en partenariat avec les forces de l’ordre de neuf pays, dont la France et les États-Unis.
L’opération, baptisée en référence au réseau TOR, est l’aboutissement de la saisie de Monopoly Market, un marché noir du dark web consacré au commerce de produits illicites. L’enquête visant la plate-forme s’était brusquement accélérée en décembre 2021 avec la saisie de l’infrastructure du site par la police allemande. Les enquêteurs se sont alors mis à collecter les preuves permettant de remonter jusqu’aux vendeurs et à leur localisation. C’est en épluchant les données de la plate-forme que le coup de filet a été soigneusement préparé en amont.
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Un record d’arrestations
Parmi les 288 arrestations revendiquées par Europol, on trouve cinq suspects interpellés en France. L’essentiel des criminels se trouvait sur le sol américain. D’après la police européenne, la plupart des individus arrêtés étaient actifs sur d’autres plates-formes du dark web. De facto, ce coup de filet « entrave davantage le commerce de drogues et de marchandises illicites », se félicite Europol, qui poursuit les investigations visant à « identifier d’autres personnes derrière les comptes dark web ». Notez que des vendeurs de drogues très dangereuses, comme le fentanyl, ont été arrêtés. Cette drogue, bien plus puissante que l’héroïne ou la cocaïne, fait des ravages dans les recoins les plus pauvres de l’Amérique du Nord.
Les forces de l’ordre dressent un bilan particulièrement positif de l’offensive. En effet, « l’opération a été encore plus réussie que les opérations précédentes », si l’on prend uniquement en compte le nombre de criminels arrêtés. À titre de comparaison, l’opération « DisrupTor », s’est soldée par l’interpellation de 179 vendeurs de drogues, contre 150 arrestations, pour le raid Dark HunTor, organisé dans la foulée de la saisie de DarkMarket en 2021.
Aux yeux du procureur général américain Merrick Garland, il s’agit même d’une action « sans précédent » contre le crime sur le dark web, relate CNBC. Celui-ci souligne dans un communiqué que l’opération a abouti « au plus grand nombre de fonds saisis et le plus grand nombre d’arrestations dans toute action internationale » coordonnée par le ministère de la Justice des États-Unis. Pour Catherine De Bolle, la directrice exécutive d’Europol, cette nouvelle réussite, attribuée à la coopération entre les services de police, « envoie un message fort aux criminels sur le dark web » :
« les forces de l’ordre internationales ont les moyens et la capacité de vous identifier et de vous tenir responsable de vos activités illégales ».
Les offensives contre les marchés noirs du dark web s’enchaînent. Le mois dernier, la police a déjà fait tomber Genesis Market, une plate-forme considérée comme le supermarché des criminels. Quelques mois plus tôt, c’est SSNDOB Marketplace, un marché noir spécialisé dans la vente de données personnelles, qui fermait ses portes à la suite d’un raid.
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Source : Europol
