Au moment où l’emploi explose, où ramener le chômage à un taux de 8 %, voire en dessous est bien une réalité, le fossé n’a jamais été aussi important entre les salariés-individus et les entreprises-employeurs : la pénurie de candidats fait rage, le turn-over explose… Les entreprises ne savent que faire pour recruter et fidéliser.Dès lors, la tendance est forte de montrer du doigt ces candidats ” divas “, qui revendiquent le droit de choisir. Il suffit que certains penseurs parlent ” d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ” pour que l’on en déduise que les individus ne veulent plus travailler ou ne croient plus aux vertus du travail. Notamment les plus jeunes, obligés de bosser 60 heures par semaine pour décrocher leur diplôme et qui découvrent le mi-temps de la vie professionnelle, 35 heures obligent…Regardons la réalité en face : l’économie crée des emplois, réjouissons-nous… Il y a encore cinq-six ans, la France licenciait à tour de bras. Et si, aujourd’hui, elle recrute massivement, les salariés-individus n’ont pas oublié les années noires de la décennie 90. Ils rejettent en bloc les promesses de l’entreprise car ils se souviennent de ses limites.Dès lors, ils veulent de la transparence dans les organisations, dans le management, du respect dans les rapports humains, et la reconnaissance. S’investir ? Ils y sont prêts. Croire en l’entreprise ? Aussi. Mais l’individu a mûri plus vite que les organisations qu’on lui propose : adapter l’entreprise, sculpter un nouveau modèle d’organisation, supprimer la notion de ressources humaines au profit de capital humain sont désormais les vrais défis de la compétitivité.Un nouveau cadre social émerge, les recettes d’hier sont à mettre à la poubelle. Vouloir être un employeur de choix, que l’on soit une PME ou une multinationale, est en enjeu de direction générale. L’exemple du renouveau et le souffle de la conquête doivent venir du haut des organisations.La crédibilité de la marque Employeur(r) d’une entreprise en dépend. Il y a vingt ans, les chefs du personnel sont devenus des directeurs des ressources humaines. Aujourd’hui, ces mêmes DRH deviennent les artisans de l’élaboration de ce nouveau cadre social.Leur fonction évolue vers plus de pédagogie, d’accompagnement du changement. Ils doivent rendre lisibles les changements, structurer l’offre pour la rendre crédible. N’ayons pas peur des mots, le marketing social existe déjà, assumons-le avec dignité. Se rendre unique, définir ses différences, bannir la langue de bois au profit d’un discours de preuves, ne promettre que ce qui peut-être tenu en sont ces caractéristiques.Guillaume Tell est une filiale communication RH du groupe Publicis
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