Et de deux ! En s’emparant de MessageMedia, quelques mois après avoir acquis le canadien FloNetwork, DoubleClick passe de 5 % à 35 % de parts sur le marché de l’e-mail marketing aux Etats-Unis. Une position de leader acquise à bon compte, puisque les actionnaires de Message Media devront échanger vingt-cinq de leurs actions pour obtenir une action DoubleClick.L’opération valorise MessageMedia à 42 millions de dollars (46,6 millions d’euros). La start-up, qui avait acquis une position de numéro deux sur un marché dominé par Digital Impact, fut, au meilleur de la bulle Internet, valorisée plus de 1 milliard de dollars.
A ce prix, on comprend que le CEO de DoubleClick, Kevin Ryan, soit pris d’une véritable fringale d’acquisitions.Même si l’opération doit encore être soumise à l’approbation des actionnaires, la plate-forme M3 de MessageMedia est d’ores et déjà en cours d’intégration à celle de Doubleclick, DART Mail. Les clients de MessageMedia seront invités dès le 15 juillet prochain à migrer vers Dart Mail ou vers la plate-forme ASP de MessageMedia.
La régie DoubleClick passe au second plan
Ce rachat permet à DoubleClick de reprendre le portefeuille clients et de délivrer 700 millions d’e-mail par mois, contre 600 millions à ce jour. La division E-mail marketing de la régie devrait peser 200 millions de dollars dans le chiffre d’affaires prévisionnel 2001, estimé entre 425 et 450 millions de dollars.Le retournement du marché publicitaire y est pour beaucoup. Sur ce segment, la division Médias de DoubleClick devrait voir son chiffre d’affaires divisé par deux entre 2000 et 2001. Mais la société profite aussi de sa trésorerie pléthorique (près de 900 millions d’euros en caisse) pour opérer son repositionnement en peu de temps et à moindre frais.Non seulement DoubleClick peut acquérir des parts de marché par acquisition, mais elle se met en position de fermer un marché qui n’en est qu’à ses premiers pas, et où de nombreuses start-up continuent d’apparaître. En France et en Angleterre, par exemple, Email Vision conservait jusqu’alors une bonne option pour une place de leader. La start-up devra désormais faire face à la puissance de feu de MessageMedia associée à celle de DoubleClick.C’est probablement également pour cette raison que Consodata a renoncé à poursuivre l’activité de Cabestan. Même si la mise en liquidation de cette dernière peut paraître sévère (le bilan était prometteur), l’offensive de DoubleClick a de quoi faire peur.Dernier point important pour DoubleClick : le portefeuille clients de MessageMedia en Europe (Londres, Paris, Stockholm, Düsseldorf) comprend des grands comptes comme Barclay, AOL, Yahoo!, Bertelsmann ou encore 01net.En se faisant racheter, MessageMedia sauve probablement sa peau. Malgré un chiffre d’affaires en hausse ?” 9,6 millions d’euros pour le premier trimestre 2001 (+8,7 % par rapport au premier trimestre 2000) ?”, MessageMedia enregistre toujours des pertes importantes : 1,5 milliard de dollars à la fin du premier trimestre 2001.Si officiellement DoubleClick a annoncé qu’il n’y aurait pas de licenciements en Europe, on s’attend tout de même à d’importantes réductions d’effectifs. Certaines activités de MessageMedia.fr seraient en cours de rapatriement vers les Etats-Unis.
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