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Données personnelles: la polémique Amazon.com

Le libraire en ligne américain indique qu’il serait prêt à vendre les fichiers client qu’il contrôle, à titre d’actifs, pour soutenir au besoin sa stratégie de croissance, ou dans ” l’hypothèse improbable ” d’un rachat de la société.

En modifiant sa charte sur le sujet très sensible de la protection des données personnelles collectées sur Internet, Amazon.com suscite de vives réactions outre-Atlantique. La nouvelle politique définie par la société, et affichée sur la page d’accueil de son site, contient des mentions pour le moins surprenantes.Ainsi, pour la première fois, le site présente ses données client comme un actif de la société, donc transférables dans le cadre d’une opération financière (rachat ou vente d’actifs et de sociétés affiliées). On y évoque par exemple l’hypothèse d’école d’une reprise d’Amazon.com par un tiers, ou de difficultés financières. Dans ce cas, indique Amazon.com, “les données client feraient partie des actifs transférés”. Le cas échéant, l’internaute serait alors prévenu par Amazon, avec la possibilité pour lui de s’y opposer.Au risque de créer une polémique, Amazon.com souhaite “donner à ses clients une vision claire de ce qui se fait, et de ce qui ne se fait pas, en matière d’exploitation des données personnelles”, précise son président-fondateur, Jeff Bezos, dans des propos rapportés par le site spécialisé E-Commerce Times.Avant Amazon.com, d’autres sites, comme le vendeur de jouets en ligne Toysmart, n’ont pas pris tant de précautions quand il ont dû faire face à un manque de liquidités. Ils n’ont tout simplement pas hésité à renier les engagements de confidentialité ?” pris devant les internautes ?”, pour se voir finalement débouter par un tribunal de commerce de Boston.Reste qu’aux yeux des internautes américains, cette transparence cache mal une volonté et un désir arbitraire d’auto-régulation ?” de la part de certains poids lourds du Web ?” dans l’exploitation des données collectées sur Internet. Aux Etats-Unis, contrairement à la France, la réglementation sur le sujet des données personnelles est en effet moins stricte.

Amazon.fr encadré par la loi française

Dans l’Hexagone, le 31 aout dernier, déclare ” ne pas vendre, ne pas commercialiser et ne pas louer à des tiers les informations concernant ses clients “, tout en n’excluant pas ” de le faire dans le futur avec des fournisseurs et prestataires “ du site.Une démarche qui reste possible en France, dans le strict cadre de la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, à condition que le consommateur se voit proposer une option de rétractation, souligne Thierry Jarlet de la Commission nationale de la communication et des libertés (CNIL).Cela étant, dans sa note d’introduction sur la protection des données personnelles présentée sur son site, Amazon.fr précise, par soucis de transparence, que “les informations collectées auprès de ses clients sortent de l’Union européenne pour qu’Amazon.fr et ses affiliés puissent les traiter.” Les serveurs d’Amazon France étant physiquement hébergés aux Etats-Unis.

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Philippe Crouzillacq