A l’automne dernier, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) rencontrait des représentants de Facebook afin d’évaluer les risques que ce site de réseau social peut comporter en matière de protection des
données personnelles. Elle vient d’adresser en ce début 2008 un courrier au site de réseau social, afin d’obtenir des compléments d’informations.‘ Il s’agit d’une démarche usuelle de la part de la Cnil par rapport aux acteurs de l’Internet et de la high-tech ‘, indique Sophie Nerbonne, directrice adjointe des affaires juridiques
internationales et de l’expertise de la Commission.Dans sa lettre, la Cnil demande des précisions sur la durée de conservation des données personnelles des membres du site, sur les adresses IP traitées et sur les adresses de courriel des personnes invitées par un membre de
Facebook.Elle souhaite, en outre, connaître la façon dont Facebook analyse les profils de ses utilisateurs, afin de leur délivrer des publicités ciblées. Enfin, la Commission souligne que les personnes concernées doivent être informées de la
finalité des fichiers constitués à leur sujet, des destinataires des données et de l’existence d’un droit d’accès et de rectification.
‘ Une grande vigilance s’impose ‘
‘ L’objectif est pour nous de porter ce débat au niveau européen, par l’intermédiaire du G29, la structure qui rassemble l’ensemble des Cnil européennes et qui se réunit tous les deux mois à
Bruxelles. Dès cette année le G29 devrait émettre une recommandation sur les réseaux sociaux, tant à destination de ces entreprises que de leurs utilisateurs ‘, commente Sophie Nerbonne.Cette année, l’étude des réseaux sociaux sera, avec le développement de la vidéo-surveillance,
l’une des priorités de la Cnil. Dans son communiqué consacré à Facebook, elle en profite d’ailleurs
pour mettre en garde les internautes sur les risques potentiels que peuvent présenter les réseaux sociaux.Elle constate que, dans la plupart des cas, les internautes ne maîtrisent pas assez ces nouveaux outils du Web 2.0 : ‘ Par exemple, quand un outil est paramétrable [comme c’est le cas sur
Facebook, NDLR], la configuration par défaut favorise souvent une diffusion large des données, si bien que des informations devant rester dans la sphère privée se retrouvent souvent exposées à tous sur Internet. ‘
La réputation de l’internaute peut alors être mise en cause, que ce soit ‘ dans sa sphère privée ou professionnelle ‘.Des précautions élémentaires s’imposent donc. Car ‘ en dévoilant ainsi des données sur sa vie privée, ses habitudes de
vie, ses loisirs, voire ses opinions politiques ou religieuses, l’internaute permet à certains sites de se constituer de formidables gisements de données susceptibles de provoquer de multiples sollicitations commerciales ‘,
poursuit la Cnil. Et de rappeler aux internautes ‘ qu’une grande vigilance s’impose concernant la nature des données mises en ligne et le choix des personnes qui pourront y accéder. ‘
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