Il s’agirait d’une « honte » pour l’administration Biden, écrivaient conjointement Donald Trump et Elon Musk sur les réseaux sociaux, ces dernières heures. Pour critiquer l’ancienne présidence américaine, les deux nouveaux acolytes à la tête des États-Unis ont trouvé de quoi se présenter en héros, sur un dossier qui ne leur demandera presque aucun effort.
Un sujet de l’aérospatiale, celui du cas Butch Wilmore et Suni Williams, les deux astronautes laissés à bord de la Station spatiale internationale sur décision de la NASA, l’été dernier, suite à un dysfonctionnement de leur capsule, la Boeing Starliner. Depuis dix mois, les deux astronautes ont rejoint les équipages des missions actuelles à bord de l’ISS, un changement de plan inédit, alors qu’ils ne devaient rester en orbite que quelques jours.
« Le @POTUS a demandé à @SpaceX de rapatrier les deux astronautes bloqués dans la Station spatiale internationale dès que possible. Nous le ferons », a écrit Elon Musk . « C’est terrible que l’administration Biden les ait laissés là-bas si longtemps. » À la fin du mois d’août 2024, l’agence spatiale américaine expliquait qu’elle reposait sa décision sur son engagement en faveur de la sécurité. Pour le retour des astronautes, le plan serait d’attendre le prochain relais de Crew-Dragon, la capsule de SpaceX.
C’est ainsi qu’au mois de septembre, SpaceX faisait décoller une capsule avec deux sièges vides à bord. La mission Crew-9, avec deux astronautes, allait rejoindre Butch Wilmore et Suni Williams pour ensuite rentrer ensemble, dans une mission de retour prévue pour février. En vue de la demande de Donald Trump, SpaceX devrait choisir de faire décoller Crew-10 plus tôt que prévu, pour que Crew-9 puisse retourner sur Terre sans laisser un seul astronaute à bord.
SpaceX, bien plus responsable que Joe Biden
Cela dit, il tient encore à la NASA d’accepter un tel changement de calendrier. Mais à SpaceX aussi. Car au départ, le lancement de Crew-10, qui aurait débloqué le retour de Crew-9, devait être réalisé au mois de février. Cela dit, SpaceX a demandé une rallonge, jusqu’au 25 mars, car le Dragon utilisé ce jour-là sera une nouvelle version de la capsule, et la société aérospatiale aurait eu besoin de plus de temps avant son vol inaugural.
Taper sur l’administration Biden est donc un peu fort pour Donald Trump, et pour Elon Musk. La présence des deux astronautes dans l’ISS depuis dix mois, outre l’intérêt scientifique, résulte davantage de Boeing, de la NASA et de SpaceX in fine. Qui plus est, comme le soulignait le rédacteur en chef des questions aérospatiales d’Ars Technica Eric Berger, un retour prématuré de Crew-9 avant l’arrivée de Crew-10 bouleverserait le calendrier de la NASA, et annulerait une sortie extra-véhiculaire prévue en mars.
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