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Don Jenkins (HP) : ‘ Les serveurs Alpha resteront en vente au moins jusqu’en 2006 ‘

Le vice-président de HP, responsable des serveurs haut de gamme, justifie le futur passage au tout-Itanium.

Ancien de Digital, devenu par la force des choses employé de Compaq puis de HP, Don Jenkins occupe le poste de vice-président, Operating Environment Marketing, Worldwide HP Business Critical System. Et se trouve en
première ligne pour défendre l’abandon d’Alpha au profit d’Itanium.01Net. : Vous venez de lancer une gamme de serveurs Alpha. Quel peut être leur intérêt, alors que vous annoncez la mort prochaine de ce processeur ?Don Jenkins : Ces serveurs utilisent une nouvelle génération d’Alpha, l’EV7. Un gros travail a été effectué, en particulier sur le temps de latence mémoire. Toute application qui dépend de ce facteur effectuera donc
un bond en avant avec l’EV7.Comptez-vous prolonger la durée de vie des Alpha ?Non, l’EV7 est la dernière génération d’Alpha, nous ne procéderons plus qu’à des montées en fréquence. Il n’y aura pas de changements par rapport à la feuille de route présentée aux clients. Les serveurs Alpha seront donc en vente
jusqu’en 2006. Au-delà, tout dépendra de la demande des utilisateurs. En règle générale, les clients s’attachent à une technologie plus longtemps que les responsables marketing.La nouvelle architecture des Alpha permet plus de granularité dans la conception des serveurs. Le passage à Itanium ne marquera-t-il pas un recul dans ce domaine ?Au contraire. Avec Itanium, il est possible de créer une partition virtuelle correspondant à un processeur. Alors que, sur un Alpha, ces partitions englobent au moins deux processeurs. Nous comptons en profiter pour nous diriger de
plus en plus vers un système de configuration à la demande. En particulier au niveau des applications. Mais il nous reste du travail pour pouvoir certifier OpenView les applications de BEA, Oracle, … avec un maximum de configurations.Où en est la migration côté systèmes d’exploitation ?Nous sommes dans les temps. L’intégration au sein de HP-UX de fonctionnalités de Tru64 comme TruCluster reste une priorité ; nous serons jugés sur notre respect des délais. Nous n’oublions pas pour autant les plates-formes que
nous commercialisons encore. Ainsi, nous certifions maintenant Linux sur certains de nos nouveaux serveurs Alpha. Il ne s’agit pas d’un engagement très contraignant, nous ne comptons pas voir beaucoup d’entreprises utiliser Linux sur Alpha, mais
cette proposition devrait plaire à des clients techniques comme les universités.Alpha intéresse les entreprises pour ses caractéristiques technologiques propres. Avec Itanium, un processeur disponible auprès de chaque constructeur intéressé, ne se dirige-t-on pas vers une standardisation de l’ensemble des
serveurs ?
Je ne vois pas cette banalisation aller trop loin, jusqu’à réduire ce marché à ‘ Montrez-moi la machine la moins chère ‘. La différence se fera sur le chipset, qui décide de tout ce qui
est bande passante entrée-sortie et mémoire. HP dispose d’une longueur d’avance, puisque nous avons codéveloppé Itanium avec Intel. IBM n’a pas le même niveau de connaissances ; quant à Dell, il ne dépense pratiquement rien en recherche et
développement. Reste Intel, qui va bâtir ses propres chipsets et les vendre à d’autres. C’est justement l’intérêt d’Itanium, qui donne le contrôle aux clients en multipliant leurs sources d’approvisionnement. A nous dêtre plus agressifs : si
nous ne le sommes pas, Dell le sera.

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Ludovic Nachury