Lotus n’a plus qu’un seul mot d’ordre : pragmatisme. “Les utilisateurs n’ont plus les mêmes attentes qu’il y a trois ans”, justifie Patrice Fontaine, chef de produits Lotus au département marketing d’IBM France. Et d’insister : “Le marché des grands comptes est saturé et nous devons répondre à des questions visant à faciliter le maniement quotidien de Lotus Notes.” En conséquence, Domino 6 a fait l’objet d’un programme bêta d’un an, conduit en étroite collaboration avec les adeptes de Domino. Résultat : un gros millier d’améliorations visant à simplifier le travail de l’administrateur et de l’utilisateur. Première modification, Domino 6 bénéficie d’une meilleure gestion des clients Notes, désormais centralisée et s’appuyant sur des règles (ce qui autorise le contrôle des réglages utilisateurs de chaque poste distant). Un mécanisme de téléchargement permet d’automatiser les mises à jour logicielles. Les fichiers de description des boîtes aux lettres, gourmands en espace disque, sont dorénavant déplacés sur un ou plusieurs serveurs spécialisés. Côté performances, Domino 6 possède, toujours selon Lotus, une bien meilleure prise en compte du clustering et de l’équilibrage de charge. Un nouveau mécanisme de compression réduit la quantité de bande passante occupée par les échanges entre le serveur et les clients. Enfin, clin d’oeil réaliste de Lotus à l’un de ses concurrents, Domino 6 exploite mieux les informations contenues dans les Active Directory de Windows 2000. Les clients Notes, eux, bénéficient d’une interface graphique renouvelée et d’un fonctionnement multitâche. Un dispositif antispam est également proposé.Paradoxalement, malgré un long travail conjoint entre clients et éditeur, l’annonce de Domino 6 n’a pas fait que des heureux. Filiale d’IBM, Lotus a fait passer son produit vedette sous les fourches caudines du constructeur, soucieux d’homogénéiser sa gamme logicielle. Ainsi, le traditionnel environnement d’exécution Java de Domino chargé d’exécuter des servlets et des pages JSP disparaît, remplacé par WebSphere, le serveur d’applications J2EE. Une décision unilatérale qui a provoqué un tollé chez les développeurs. Patrice Fontaine tente de relativiser : “Les développeurs ont juste eu peur qu’IBM remette leur travail en question. Mais, il s’agit simplement d’utiliser WebSphere lorsque des développements Java sont envisagés, c’est tout.”
IBM renforce son emprise
La pilule est cependant dure à avaler : même si WebSphere est proposé en option gratuite, son apprentissage, son maniement et son exploitation ne s’improvisent pas. Reste que l’ajout de WebSphere est logique et procède d’une démarche globale visant à accroître la rentabilité d’IBM. WebSphere constituera aussi un moyen de présenter les composants Domino comme des services web pour que des applications tierces puissent les invoquer. “Les filiales d’IBM doivent proposer des of-fres modulaires qui soient utilisables dans toutes les applications. Ainsi, Sametime constitue le module de discussion instantanée du WebSphere Portal”, précise Patrice Fontaine. De même, Domino 6 bénéficie d’une interface consacrée aux outils d’administration de Tivoli. Domino est accompagné d’outils optionnels tels que la version 3 de Lotus QuickPlace, le logiciel de travail de groupe sur intranet ou la messagerie Sametime. Cette dernière s’interface notamment, par l’intermédiaire des protocoles Simple, HTTPS ou SSL, avec les messageries du même type. “Cela rentre dans une démarche logique qui vise à ne proposer aux clients que ce dont ils ont réellement besoin”, conclut Patrice Fontaine.
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