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Doctolib va faire un grand ménage dans la liste de ses praticiens

Après une vive polémique, le site de prise de rendez-vous Doctolib se recentre sur les professionnels de la santé et met dehors 5 700 praticiens du bien-être.

Le site Doctolib, qui vous permet de prendre des rendez-vous chez les professionnels de santé, a décidé de frapper fort en retirant 5 700 praticiens qui exercent des professions de bien-être, par exemple les naturopathes et les sophrologues, voire les magnétiseurs ou les médiums. Ces praticiens viennent d’être avertis et ont un délai de 6 mois pour réorganiser leurs rendez-vous.

Ce coup de balai fait suite à une polémique déclenchée en août dernier. Des internautes ont dénoncé la présence de praticiens aux pratiques douteuses, comme l’urinothérapie, qui consiste à boire son urine pour se soigner. C’est par exemple le cas du tweet de Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’observatoire du conspirationnisme :

urinotherapie doctolib
© Twitter

Des praticiens tels que les naturopathes (pratiques qui prétendent équilibrer le fonctionnement de l’organisme par des moyens « naturels ») exercent une activité légale, mais qui n’est pas réglementée. Et il y a une demande, comme l’indiquait Stanislas Niox-Chateau, le PDG de Doctolib, à nos confrères du Parisien :

« La demande est là. Ce n’est pas à nous de dire si ces activités sont efficaces ou utiles. Elles sont légales, nous n’avons donc pas de raison d’empêcher les praticiens d’être inscrits sur notre site. »

Mais le 22 août dernier, Doctolib a été obligé de suspendre les profils de praticiens liés à Irène Grosjean, une naturopathe adepte du crudivorisme (pratique alimentaire consistant à se nourrir exclusivement d’aliments crus). Celle-ci recommande dans une vidéo sur YouTube de lutter contre les maladies infantiles en « frictionnant » les parties génitales des enfants, sans leur consentement. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la polémique.

Doctolib a ensuite réagi en organisant avec son comité médical une consultation de 40 acteurs pendant six semaines. Parmi les personnes consultées, citons les Conseils Nationaux des Ordres de santé, les syndicats de professionnels de santé, des représentants des praticiens exerçant des professions de bien-être, des associations de patients, des collectifs d’experts et les autorités sanitaires.

À l’issue de cette consultation, Doctolib a conclu que les activités de bien-être répondent à une demande des patients, mais ne sont pas encadrées par les autorités sanitaires, contrairement aux professions réglementées de la santé. En outre, il n’existe pas de moyen objectif et exhaustif de définir et vérifier le niveau de qualification des praticiens exerçant ce type d’activités. Cela pose donc un problème, sachant que le site est considéré par les patients comme un tiers de confiance reconnu dans la santé.

Pour conserver la confiance de ses utilisateurs, Doctolib a décidé de jouer la carte de la sécurité et de la responsabilité en répertoriant exclusivement les professionnels référencés par les autorités de santé, ce qui exclut donc les professions de bien-être.

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Source : Doctolib


François BEDIN