Les États-Unis pourraient changer la donne, sur le sujet DJI. Avec la nouvelle administration Trump, le géant chinois des drones a de quoi se faire du souci. La politique protectionniste du nouveau gouvernement va poser problème à la marque et à son futur, malgré sa présence sur d’autres marchés, comme l’Europe. Sa situation, depuis 2025, s’est d’autant plus dégradée que DJI a choisi de lever une interdiction de survol qu’elle avait ajouté à l’ensemble de ses drones, pour éviter que certains utilisateurs décident d’aller survoler des zones interdites.
Manque de chance pour DJI, la levée de l’interdiction s’est soldée, peu de temps après, par un très regrettable incident. Lors des incendies à Los Angeles, le 9 janvier, un pilote de drone DJI Mini 3 Pro a percuté un avion de type Super Scooper qui luttait contre le feu, et a percé un trou dans l’aile de ce dernier. L’épisode aurait pu être bien plus grave, mais aurait aussi pu être évité, alors que la FAA avait émis des restrictions de vol temporaires, interdisant notamment le survol des drones non autorisés.
La responsabilité en revient au pilote du drone, et non à DJI, mais la marque aurait pu éviter que cela n’arrive, si elle avait laissé en place ses zones d’exclusion aérienne, empêchant ses drones de pénétrer dans certaines zones. Avant la levée de ces zones, DJI barrait la route aux drones grâce à leur géolocalisation en temps réel, et son application de pilotage. Pour Adam Welsh, responsable de la politique mondiale de DJI, cette responsabilité ne devrait pas être portée par la marque, mais par les régulateurs. Or les zones d’exclusion aériennes ne font pas partie des points imposés.
Le responsable de la marque expliquait dans une interview à The Verge que « le fait de dire qu’il n’est pas utile de réglementer parce que le principal fabricant le fait déjà n’est pas un bon argument ». Pour justifier le choix de la marque de ne plus proposer de zones d’exclusion aérienne, Adam Welsh avançait l’argument de la force de travail. «Cela nécessite toujours qu’un être humain examine chaque demande. Vous pouvez imaginer que nous traitons un volume énorme de demandes de déblocage absolument légitimes sur une base hebdomadaire et annuelle ». Des moyens qui expliqueraient selon lui pourquoi les autorités n’imposent pas aux fabricants de le faire : « ce serait une charge énorme pour tout organisme de réglementation de suivre ce processus ».
DJI voudrait donc qu’avec la régulation actuelle et la fin des zones d’exclusion, les pilotes de drones se montrent responsables à l’idée de ne pas se rendre dans des zones interdites. « Un Cessna ne vous empêchera pas de voler n’importe où. C’est à la responsabilité du pilote de savoir où il est légalement autorisé à voler. Le même principe s’applique donc à l’opérateur d’un drone. Il est de sa responsabilité légale de voler là où il en a reçu l’autorisation », s’exclamait Adam Welsh.
Éviter les temps d’attente avant de voler
En attendant de connaître son sort avec la nouvelle politique de Donald Trump, DJI cherche à penser avant tout à ses clients ou futurs clients, et travailler sur cette levée des zones d’exclusion était un point important. Le responsable de la politique mondiale de la marque l’expliquait par un autre exemple : lorsqu’un client veut faire décoller un drone pour vérifier sa toiture, dans 50 % des zones urbaines aux États-Unis, il nécessite une autorisation de la FAA. Lorsque celle-ci est obtenue, il faut encore que DJI déverrouille le drone en question pour lui donner droit de voler dans la zone ».
Un temps d’attente important, pour un vol tout simple et potentiellement très court, qui pourrait faire perdre patience aux clients, et les dégoûter de leur achat de drone. Un avis qui serait partagé dans le monde professionnel, même chez les pompiers, alors qu’Adam Welsh expliquait recevoir fréquemment des appels de caserne, expliquant ne pas pouvoir faire décoller leur drone DJI car ils ne se trouvaient pas dans une zone habituelle. Les casernes en aidant régulièrement d’autres, les pompiers ont l’habitude de se rendre dans des zones différentes que celles qui leur sont attribuées.
Pour terminer, DJI a évoqué l’idée de lever globalement les zones d’exclusion, mais de garder les plus importantes – celles qui ne bougent pas, et qui concernent tous les clients (comme la Maison-Blanche). À ce sujet, Adam Welsh répondait : « Nous avons étudié la question. Nous avons réfléchi à la possibilité de conserver certains domaines spécifiques. La décision a été prise en interne, et nous voulons garder la même logique partout. À savoir de laisser le pilote responsable de voler où il veut, et ne pas voler dans les lieux interdits ».
Il finissait par ajouter : « Nous faisons tout notre possible pour que nos opérateurs soient informés des endroits où il n’est pas approprié de voler, et leur fournir les avertissements dont ils ont besoin pour prendre ces décisions. Mais en fin de compte, c’est à l’opérateur qu’incombe la responsabilité. »
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Source : The Verge