90 utilisateurs de WhatsApp, journalistes et membres de la société civile, ont été ciblés par une attaque « zero-click » — les victimes n’ont pas eu à cliquer sur un lien ou un fichier malveillant pour être infectées. Il s’agirait en l’occurrence d’un fichier PDF présent dans des discussions de groupe dans lesquelles les cibles ont été ajoutées.
Paragon dans le box des accusés
D’après la messagerie, la technologie d’infection utilisée provient de Paragon, une entreprise israélienne qui a mis au point le malware Graphite, équivalent du fameux Pegasus apparu il y a quelques années, et qui continue de défrayer la chronique — y compris dans WhatsApp, d’ailleurs.
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Dès que le smartphone est infecté par Graphite, l’opérateur du logiciel espion a un accès complet à l’appareil. Y compris la capacité de lire les messages échangés via des messageries chiffrées de bout en bout, comme WhatsApp ou Signal.
« WhatsApp a mis fin à une campagne de logiciels espions menée par Paragon », explique la messagerie de Meta au Guardian. « Nous avons contacté directement les personnes que nous pensons avoir été affectées. C’est le dernier exemple en date montrant pourquoi les entreprises spécialisées dans les logiciels espions doivent être tenues responsables de leurs actions illégales ».
Si Paragon est effectivement l’auteur du malware, le commanditaire est inconnu. Ce type de logiciels est habituellement utilisé par des agences gouvernementales. L’entreprise compterait une trentaine d’États clients, tous pouvant être considérés comme démocratiques. Paragon ne travaillerait pas en revanche pour des pays, y compris démocratiques, accusés d’utiliser des spywares comme la Grèce, la Pologne, la Hongrie, le Mexique ou encore l’Inde.
Paragon a été fondé par Ehud Barak, ancien Premier ministre israélien, et est en passe d’être racheté par un fond américain pour un peu moins d’un milliard de dollars. L’entreprise avait cette réputation de ne pas être impliquée dans les mêmes histoires crapoteuses que son rival NSO. Mais on voit bien que dans les faits, tout ce petit monde est à mettre dans le même sac.
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Source : The Guardian