Si l’existence de l’iWatch n’est toujours pas confirmée, les rumeurs venant des partenaires asiatiques d’Apple et les multiples embauches, notamment celle récente d’un dirigeant de Tag Heuer, laissent assez peu de doute : Apple travaille à une montre connectée.
La future montre d’Apple pour l’instant invisible est très attendue. Autant en tant que produit qu’en tant que symbole d’un renouveau. La firme de Cupertino doit prouver qu’elle a toujours sa touche imparable pour définir la quintessence d’un appareil et d’un marché… L’enjeu est donc de taille.
Mais plus prosaïquement, on peut se poser une myriade de questions : sera-t-elle dotée d’un écran rond ou rectangulaire ? Des deux en fonction du public visé ou du style adopté ? Sera-t-elle bourrée de capteurs pour suivre nos efforts et activités sportives ? Apple la positionnera-t-elle comme un produit de luxe ? Des interrogations en cascade qui ne font pas oublier les montres connectées qu’on a déjà eu entre les mains et les relatives déceptions qu’elles ont suscitées.
Nous avons donc listé des points sur lesquels il nous semble qu’Apple ne doit pas se tromper pour que sa montre soit le messie que tous les analystes attendent pour faire décoller le secteur.
L’iWatch devra être une vraie montre
Avec d’être intelligente ou connectée, l’iWatch devra être une vraie montre, tout simplement. Sans parler forcément du design, elle devra, contrairement à la plupart de ses rivales, afficher l’heure en permanence ou instantanément, sans avoir à faire des mouvements de poignet exagérés pour activer l’affichage.
Elle devra offrir une autonomie conséquente
On sait bien que pour les smartwatches et le wearable en général, l’autonomie est un enjeu capital. Car une bonne autonomie est le premier élément qui permet d’oublier l’appareil pour se concentrer sur les usages…
Alors que les iPhone ne brillent pas par leur autonomie, l’iWatch devra être endurante, plusieurs jours. A défaut de l’être grâce à une batterie longue durée, elle devra prolonger son autonomie ou se recharger de manière transparente. Soit grâce à des technologies de chargement kinétiques, soit grâce à un rechargement sans fil. Le mieux serait évidemment de ne pas avoir à l’ôter…
Un écran qui devra être à la hauteur de sa tâche : être le premier contact
L’écran est le premier contact visuel et le principal axe d’interaction entre l’utilisateur et l’appareil. Autant qu’il soit alors de bonne taille, pour pouvoir lire facilement les informations affichées et interagir avec l’interface. Il doit surtout contrairement à certains modèles récents être assez lumineux pour être lisible en extérieur, en pleine lumière. Une montre qu’on ne peut utiliser que dans une cave n’a pas grand intérêt.
L’écran se doit évidemment d’être tactile, c’est le minimum puisque l’iPod nano, qui s’est pris pour une montre grâce à un bracelet accessoire, l’était déjà.
Elle ne devra pas ressembler à un gadget
Comme tout produit très attendu, l’iWatch devra répondre à de nombreuses attentes. Elle pourrait ainsi offrir plusieurs apparences, selon un modèle sport ou design. Dans tous les cas, elle devra éviter l’écueil du « gadget ». Elle ne doit pas ressembler à la montre d’un mauvais clone de « James Bond », à un jouet pour geek – même si c’est sans doute ce qu’elle sera.
L’iWatch devra éviter les gimmicks et les usages déceptifs
Si on peut imaginer qu’avec sa montre Apple innovera en trouvant d’autres moyens d’interaction que ceux déjà présents dans l’iPhone – peut-être avec un cadre tactile, pourquoi pas ? – il est essentiel que la société américaine évite les interactions qui feront qu’on ressemblera à un Dick Tracy d’opérette ou à un héros de série B venu d’un futur de série Z. C’est surtout l’utilisation de Siri qui nous inquiète…
De même, l’iWatch devra éviter les fonctions intrinsèquement inutiles ou rendues inutiles par leur imprécision. Car l’iWatch devrait bien ouvrir de nouvelles portes d’utilisation au quotidien. Elle pourrait devenir un moyen de paiement ou un élément supplémentaire d’authentification pour un paiement via smartphone. Selon le précepte qui veut que « si j’ai à la fois mon smartphone, ma montre et éventuellement mes doigts, alors je suis bien moi ».
Elle pourrait évidemment porter en son sein une batterie de capteurs qui serviront à remplacer tous les bracelets de coaching sportif et santé existants. Mais il est essentiel que les résultats fournis soient probants et valides, contrairement à la grande majorité des produits actuels qui pèchent souvent pour le contrôle du sommeil ou le suivi des calories ingérés, par exemple.
En définitive, pour que l’iWatch soit un succès, il faudra qu’elle améliore et crée des usages. Comme le disait bien Steve Wozniak, les montres connectées sont pour l’instant des appareils qu’on achète en plus de ses autres appareils et qui font la même chose… Quel intérêt dès lors de se laisser séduire ?
Une version iOS suffisamment solide pour être agnostique, au moins partiellement
Pour ses montres connectées, Google a mis au point Android Wear, une version allégée de son système d’exploitation mobile. Apple va très certainement jouer une carte similaire, en proposant une version allégée d’iOS.
On peut toutefois espérer qu’Apple ne va pas jouer la même carte que Google, qui semble avoir coupé ses montres des autres systèmes d’exploitation mobiles. Avec l’iPod, l’histoire a prouvé que le succès est venu de l’ouverture aux autres OS, en l’occurrence Windows. Si la base installée d’iPhone est bien supérieure à celle des Mac à l’époque, une iWatch agnostique, qui fonctionne avec tous les OS mobiles du marché, pourrait avoir son intérêt commercial, même si cela pourrait également avoir des contreparties négatives sur certaines fonctions… et créer des divergences de la sacrosainte « expérience utilisateur ».
La configuration matérielle devra être à la hauteur
Mais pour être indépendante des iPhone ou des smartphones en général, et d’une certaine manière se suffire à elle-même partiellement au moins, l’iWatch devra être assez solide techniquement parlant. Apple devra donc lui assurer suffisamment de puissance et de stockage pour qu’elle puisse fonctionner seule. Pour écouter de la musique, pour se repérer, pour envoyer des messages – même si cette dernière partie implique, hélas, une autre puce 3/4G…
Des usages transparents
Comme l’a très bien compris Google avec Android Wear, il est essentiel que le fonctionnement, les coulisses de l’iWatch soient cachées. Encore plus que sur iPhone ! L’installation d’application, les mises à jour du système tout doit être transparent et indolore. Une application installée sur l’iPhone voit sa partie wearable installée automatiquement, ou en tout cas sans intervention de l’utilisateur s’il est d’accord.
Même les usages plus quotidiens devront être repensés. Par exemple, le déverrouillage de la montre doit être facilité : vu qu’il s’agit d’un appareil qu’on a au poignet est-il nécessaire de le verrouiller ? Ou plus exactement ne sera-t-il pas possible d’utiliser un autre moyen pour s’authentifier en permanence ? Les pulsions cardiaques par exemple ? Bref, Apple devra trouver un moyen pour que l’utilisateur n’ait pas à se soucier de saisir un code ou d’appuyer son doigt sur un lecteur d’empreintes digitales pour garantir un accès.
Elle doit avoir tout d’un bijou…
On tiendra pour acquis que la finition sera exemplaire, au vu de l’historique des produits Apple. Son design devrait également être très soigné et de haute qualité. Car l’objectif, et les recrutements d’Apple semblent le prouver, est d’avoir un produit qui ressemble à un bijou. Un bijou de joaillerie et un bijou high tech. Même si les horlogers suisses ont l’air de prendre de haut cette première tentative d’Apple dans le secteur… Pour la mise en perspective, qui n’est pas une garantie de succès, on se souviendra juste que les grands de la téléphonie prenaient de haut l’iPhone avant qu’il bouleverse le marché.
Un produit de luxe à un prix premium?
La question du prix est évidemment centrale. On sait qu’Apple fixe toujours des prix élevés, supérieurs à ceux de la concurrence, on imagine également que l’iWatch sera un produit luxueux. Pour autant, jusqu’à présent la firme de Cupertino a toujours eu un positionnement qui visait à vendre des produits premium de masse. On peine donc à imaginer que les analyses prospectives, qui voient l’iWatch atteindre les 2000 euros, puisse voir juste. Autrement dit, Apple ne doit pas être trop gourmand…
Quoi qu’il en soit, les tarifs retenus varieront aussi certainement en fonction du choix d’Apple : montre intelligente « indépendante » ou « extension » du smartphone. Sans parler évidemment de la quantité de stockage embarqué qui sert à construire les gammes sur les iDevices jusqu’à présent.
A lire aussi :
L’iWatch devrait être lancée en septembre prochain – 09/04/2014
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.