Il y avait des faux airs de résultats de baccalauréat ce vendredi 7 juillet dans les locaux de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Celle-ci publiait la liste et la répartition
géographique des opérateurs auxquels est attribuée, par région, une licence de boucle locale radio (BLR), abusivement appelée licence WiMAX (technologie sans fil où le débit est partagé entre consommateurs). ‘ Le WiMAX n’est
que l’une des technologies possibles, précise Gabrielle Gauthey, membre du collège de l’Arcep. Les licences sont technologiquement neutres, mais tous les projets qui nous ont été soumis permettent le
WiMAX. ‘L’enjeu ? Compléter la couverture du territoire en haut débit avec des relais radio capables d’envoyer leur signal sur des kilomètres, donc de pallier les faiblesses des lignes télécoms. La technologie permet ainsi d’aller dans les
zones délaissées par les opérateurs de l’ADSL, ou mal desservies (pas de dégroupage, pas de concurrence). Les fameuses
‘ zones blanches ‘.L’Arcep a étudié trente-cinq dossiers pour en retenir dix, ceux des consortiums Bolloré Télécom (Bolloré et Aéroports de Paris), Maxtel (Société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône et Altitude Telecom), HDRR (TDF, LD Collectivités
?” filiale de neuf ?” et Axione), Société de haut-débit (SFR et Neuf Cegetel) et de six conseils régionaux. A chaque fois, l’Autorité a nommé deux opérateurs par région (lire l’encadré).L’examen de l’Arcep a porté sur une série de critères, comme les engagements en termes de nombre de sites déployés entre 2008 et 2012, la couverture des zones blanches, l’existence d’une offre de gros (comme dans l’ADSL), la mise à
disposition d’autres acteurs de fréquences qui ne seront finalement pas utilisées ou encore des considérations financières.
France Télécom n’est pas exclu de ce marché
C’est en regard de certains de ces éléments que France Télécom se retrouve grand absent de cette sélection. L’opérateur historique se proposait de faire des offres de gros mais aussi de détails. Or, vu son poids sur le marché, cela
posait des problèmes de concurrence. ‘ De plus, note Jacques Douffiagues, membre du collège de l’Arcep, il a systématiquement proposé des montants inférieurs aux autres, s’est engagé sur un nombre de sites
toujours inférieur à Bolloré Télécom et n’a donné aucun engagement quant à la mise à disposition des fréquences qu’il n’utiliserait pas. ‘Ce qui ne veut pas dire que
France Télécom est définitivement exclu de ce marché. Car en soi, la sélection de l’Arcep n’est qu’une étape. Les opérateurs pourront, on l’a vu, constituer des offres de gros pour
des opérateurs qui, eux, interviendront auprès des clients finals. Ils pourront faire exploiter leur licence par d’autres (ce que comptent faire toutes les régions, notamment, en s’adressant aux autres collectivités, comme les communes, les
départements, les communautés de communes). Troisième possibilité : revendre la licence, ni plus ni moins. ‘ Le paysage annoncé aujourd’hui risque de pas mal changer dans les mois qui viennent ‘,
prévient Paul Champsaur, président du collège de l’autorité.Côté déploiement, l’Arcep part sur la base de 3 500 sites en juin 2008. Le débit que peut espérer le consommateur est de l’ordre de 2 à 8 Mbits/s, pour des services similaires à ce que l’on trouve avec l’ADSL. Mais
sans la télévision, faute de débit suffisant. A plus lointaine échéance, d’autres choses pourraient voir le jour, notamment des usages nomades, entre 2010 et 2012.Le WiMAX ne fonctionnera en effet initialement qu’avec des postes fixes. ‘ Il y aura une parfaite couverture des zones blanches, estime Paul Champsaur, si les candidats retenus font ce qu’ils
ont dit. ‘ Dans le cas contraire, la première des sanctions contre l’opérateur fautif sera le retrait de licence.
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