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Dix-huit processeurs pour PC portables

Que valent les processeurs qui équipent les PC portables actuels ? Quelle est leur influence et comment être sûr de son choix ? La réponse de notre labo.

A l’instar des processeurs de bureau, ceux qui équipent les portables conditionnent en grande partie leurs performances (les autres éléments déterminants étant la mémoire, le disque dur et, pour les joueurs, la carte graphique).
Malheureusement, en consultant les fiches descriptives des micros, il est difficile de savoir si le processeur Turion 64 ML-34 d’AMD est plus performant que le Mobile Pentium 4 d’Intel. Alors, comment évaluer les performances d’un
processeur lorsqu’on ne connaît que son nom ? A moins d’avoir sous les yeux un tableau récapitulatif des performances de toutes les puces qui existent, c’est impossible.Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons établi un tableau en partant des tests de portables qu’a effectués notre laboratoire depuis le début de l’année (comme nous l’avions fait pour les
processeurs des ordinateurs de bureau). Nous vous avions alors promis que le tour des processeurs dits ‘ mobiles ‘ viendrait. Promesse
tenue ! Nous avions reporté ce tableau, parce que ces processeurs s’adressent à un usage totalement différent. On choisit d’abord quel type de micro on souhaite acquérir, PC ou portable, avant de choisir le processeur. De plus, contrairement
aux processeurs de bureau, les modèles mobiles ne sont pas vendus au détail… sauf les processeurs Intel qui sont, depuis peu, disponibles dans certains magasins spécialisés.Cette particularité rend impossible le calcul du rapport qualité/prix des différentes puces, car il faudrait se baser sur des portables complets, dont les prix varient trop en fonction des équipements (écrans, disques durs, etc.) et
des constructeurs.

Des modèles pour portables

Alors que, pour les processeurs de bureau, AMD domine, c’est Intel qui occupe ici les premières places. Ce constructeur équipe, il faut le préciser, une large majorité des portables présents dans le commerce, et donc testés par notre
laboratoire. De plus, AMD ne s’est préoccupé que très récemment de fabriquer des processeurs réellement dédiés aux portables. C’est désormais chose faite avec les Turion, rivaux directs des Pentium-M d’Intel.Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les processeurs embarqués dans les ordinateurs portables diffèrent de leurs homologues sédentaires. Un processeur de bureau confiné dans le boîtier d’un portable serait soumis à des
températures trop élevées et finirait par créer plantages et erreurs. Il pourrait même finir par lâcher. C’est pourquoi les fondeurs (autre nom donné aux fabricants de processeurs) ont développé des versions mobiles de leurs puces. L’objectif est de
réduire au maximum les émissions de chaleur.Or, réduire la chaleur émise revient à réduire la tension électrique et la fréquence du processeur. La baisse de consommation électrique va de pair. L’avantage est triple. Premièrement, le processeur chauffe moins et nécessite donc un
plus petit radiateur pour dissiper la chaleur, ce qui permet de fabriquer des portables performants dans des boîtiers de dimensions réduites.

Vers une course contre la montre

Deuxièmement, la baisse de température limite la nécessité de refroidir la puce et réduit les émissions sonores. Enfin, cette réduction de la consommation électrique s’accompagne d’un gain en autonomie. Pour grappiller encore quelques
minutes de fonctionnement, les fondeurs ont doté les processeurs mobiles de technologies d’économie d’énergie. Le principe est simple : le processeur abaisse sa fréquence quand il n’est pas sollicité. Quand un logiciel gourmand démarre, le
processeur bascule automatiquement du mode d’économie d’énergie au mode de performance. Chez Intel, cette technologie s’appelle SpeedStep et équipe les processeurs Mobile Pentium 4 et Pentium M. Les Celeron en sont dépourvus et
fonctionnent toujours à la même fréquence. L’équivalent chez AMD se nomme PowerNow ! et équipe tous les processeurs de la gamme mobile (Mobile Athlon 64, Mobile Sempron et Turion 64).L’incidence de ces technologies doit cependant être relativisée. En effet, un processeur à faible consommation électrique ne garantit pas à lui seul une bonne autonomie. Celle annoncée par les constructeurs est d’ailleurs souvent
beaucoup trop optimiste, ou correspond à un usage peu intensif du micro. A Micro Hebdo, nous évaluons l’autonomie en lecture vidéo de manière à l’évaluer plus justement. Nous ne pouvons malheureusement pas prendre en compte les
résultats des tests, puisque ceux-ci sont spécifiques à chaque portable et non pas à chaque processeur.D’autres facteurs, comme la qualité de la batterie, entrent en jeu. En termes d’écarts, par exemple, un même processeur pourtant économe (le Pentium M), a été mesuré par notre laboratoire entre 1 h 10 et 3 heures
d’autonomie dans différents portables. Cela illustre bien l’impact des autres composants.Finalement, si les performances ne cessent de croître, l’autonomie, elle, stagne dans cette fourchette bien peu satisfaisante pour qui se déplace souvent. Après avoir assisté pendant des années à la course aux gigahertz, nous
souhaiterions assister à une course aux minutes.

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Vincent Lheur