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Diversifiez expériences et formations

Les entreprises exigent de leurs futures recrues chevronnées une forte alternance d’expériences, idéalement complétée par des formations.

Ce n’est un mystère pour personne : la France manque cruellement d’informaticiens. La légère détente du marché de l’emploi, constatée ces derniers temps, n’a pas encore porté ses fruits. En désespoir de cause, certains employeurs vont jusqu’à former des candidats au profil scientifique à des fonctions d’informaticien.Mais les recruteurs font surtout état d’une trop faible alternance d’expériences dans le parcours du postulant, dont les connaissances ne seraient pas à la hauteur de leurs attentes. Dans les nouvelles technologies, bon nombre de candidats estiment qu’une expérience de trois mois suffit pour postuler. Si les entreprises sont loin d’être toujours convaincues, elles n’ont d’autre choix que de composer avec cette donne réduite – en particulier pour les métiers de base.Les chefs de projet sont les premiers concernés. Il leur faut structurer leur démarche et gérer des projets à des niveaux différents. “Appelons cela de la compétence construite”, poursuit Pascal Auclert, responsable du département sécurité de la SSII Algoriel, qui intervient beaucoup dans le milieu bancaire. “Nous exigeons de nos futurs chefs de projet qu’ils aient déjà accompli trois missions différentes, dont deux dans notre domaine, et la troisième dans celui des hautes technologies.”Pour être porteuses, ces expériences doivent avoir duré plus de six mois. “Pour nous, un chef de projet doit idéalement être passé par des expériences d’analyste-programmeur et d’ingénieur d’études, explique Claire Le Parco, responsable emploi chez Webnet, une petite entreprise en conseil et e-business. Et venir d’une SSII plutôt que d’une entreprise utilisatrice.”

On s’arrache les candidats ayant une double compétence

D’un candidat consultant en marketing interactif, Webnet attend qu’il ait stratifié deux à trois ans d’expérience auprès de sociétés de conseil. Et ce pas forcément dans la nouvelle économie. “Nos métiers sont neufs. On apprend tous les jours, poursuit Claire Le Parco. L’expérience multiple de nos consultants peut nous aider à progresser dans des domaines que nous n’avons pas encore explorés.”Pour ses consultants en sécurité, Algoriel plébiscite des profils aux compétences complémentaires. Tant mieux, si ces candidats revêtent la double casquette d’administrateur systèmes/réseaux et de développeur. A titre d’exemple, les connaissances en matière d’infrastructures à clés publiques sont jugées favorablement. Même si ces compétences se construisent sur un marché jeune, où les mises en ?”uvre à grande échelle restent rares.Mais les entreprises s’attendent aussi à ce que l’expérience acquise sur le terrain soit complétée, en parallèle, par des cycles de formation. “Un candidat qui a valorisé son potentiel par des cours du soir au Cnam ou dans un autre institut nous intéresse beaucoup, car cela démontre sa volonté de progression et de travail”, ajoute Pascal Auclair. Quoi qu’il en soit, l’alternance se place donc au c?”ur de l’attente du recruteur. Les profils de type mercenaire à la recherche d’une ascension rapide et facile feront long feu.

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Philippe Thireau