Quand les abonnés américains à Disney+ regardent Avengers Endgame, leurs homologues français doivent se contenter de l’ère d’Ultron. Et alors qu’aux Etats-Unis, Disney a décidé de rendre « En avant », le dernier Pixar tout juste sorti au cinéma disponible sur la plate-forme, en France nous attendons l’arrivée prochaine de « Coco » qui va bientôt souffler ses trois bougies.
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Faire sans les gros succès récents
La principale raison de ce décalage est d’ordre légal et tient en trois mots : chronologie des médias. En effet, si Captain Marvel ou Toy Story 4 ne sont pas disponibles sur la version française de Disney+ c’est essentiellement parce que la plate-forme a interdiction de les proposer à ses abonnés avant un délai réglementaire de 36 mois. De fait, toutes les productions Disney, Marvel ou encore Pixar de moins de trois ans ne sont pas accessibles sur la version française du service.
L’exemple le plus criant concerne le MCU (Marvel Cinematic Universe) qui se compose de 23 films à ce jour. Sur ce total, seuls 13 d’entre eux sont visibles en ce moment sur Disney+.
- Iron Man (2008)
- Iron Man 2 (2010)
- Thor (2011)
- Captain America : First Avenger (2011)
- Avengers (2012)
- Iron Man 3 (2013)
- Thor : le monde des ténèbres (2013)
- Captain America : le soldat de l’hiver (2014)
- Les gardiens de la galaxie (2014)
- Avengers : l’ère d’Ultron (2015)
- Ant-Man (2015)
- Captain America : civil war (2016)
- Doctor Strange (2016)
Il en va de même pour les films d’animation de Pixar, dont les plus récents manquent au catalogue. Ainsi, la liste des oeuvres disponibles sur Disney+ s’arrête à la 17ème production des studios de Steve Jobs, « Le Monde de Dory », sorti en juin 2016. Puisque le délai de rétention est de trois ans, il est assez facile de prévoir que le prochain Pixar à intégrer le catalogue français sera Cars 3, dès le 16 juin 2020.
Les absences dues à la chronologie des médias sont propres à la France. Néanmoins, sachez qu’il est possible de réduire le nombre de films manquants en passant par un abonnement Canal+. En effet, la chaîne cryptée bénéficie de dispositions avantageuses concernant cette sacrosainte chronologie, ce qui lui permet de diffuser des films 8 mois seulement après leur sortie en salle.
Des coproductions en suspens
Il n’y a pas que la chronologie des médias, il y a également les problèmes de droits. En effet, certains longs-métrages estampillés Marvel ont été produits ou coproduits par d’autres studios. Spider-Man et Hulk font partie de ces cas spécifiques. Les droits du premier appartiennent à Sony, quant au second, c’est Universal qui en dispose, ce qui explique qu’un film comme « L’incroyable Hulk » (2008) pourtant éligible à la plate-forme n’y figure pas.
En revanche, s’ils n’ont pas le droit sur les films, les studios Disney ont toute liberté d’exploiter ces personnages, et c’est la raison pour laquelle ils apparaissent sur les deux premiers volets des Avengers disponibles sur le service.
Sorties de catalogue et scènes supprimées
Enfin, il est un dernier type de contenu qui aurait pu trouver sa place sur Disney+ et qui n’y figure pas. Certains films, tels que « Mélodie du Sud » (1946) ou encore certaines scènes ont été supprimés de la surface de la planète Disney. L’évolution des moeurs en est la principale raison. En effet, Disney a jugé que la représentation raciste des Afro-Américains dans ses productions les plus anciennes ou la vision et les propos sexistes de certains personnages plus récents n’ont pas leur place sur une plate-forme de streaming. C’est notamment le cas de Papi pépite, le personnage de Toy Story, qui dans le second volet de la saga tient des propos inappropriés à une Barbie en quête d’un rôle au cinéma.
Quelques exclusivités françaises
S’il est assez facile d’expliquer l’absence de certains contenus, il est nettement plus difficile de comprendre la présence de quelques exclusivités françaises. En effet, la saga des X-Men ou encore l’Age de glace sont visibles sur la version française du service, mais pas encore accessibles aux utilisateurs américains. Ces films qui appartiennent à la 20th Century Fox, à Searchlight Pictures ou à Bluesky Animation brillent par leur absence aux Etats-Unis. Pourtant ces trois entités ont rejoint le giron de Disney en 2019. Il se murmure, que la firme aux grandes oreilles souhaiterait proposer ce contenu supplémentaire sous forme de bundle pour ses abonnés américains. La disponibilité française pourrait donc être un cadeau destiné à masquer toutes les absences fâcheuses précédemment évoquées.
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Au final, le catalogue de Disney+ en France est bien différent et surtout beaucoup moins fourni que son équivalent américain. Mais c’est la capacité de la plate-forme à capitaliser sur ses puissantes licences et à créer des contenus originaux, à l’image de The Mandalorian, qui sera la plus déterminante dans sa bataille face à Netflix.
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