Faire mieux avec ce dont on dispose, améliorer la performance des achats, des stocks, du contrôle de gestion… et de l’informatique. A la frénésie de l’e-business succède la consolidation de l’existant, à tous les niveaux et dans tous les recoins de l’entreprise.La cuvée 2001 de l’étude sur les enjeux des systèmes d’information réalisée chaque année par CSC confirme une tendance lourde et unanime dans les entreprises du monde entier : l’heure est à l’optimisation et à l’efficacité, notamment au niveau de l’informatique.
“Après une longue période consacrée aux fusions-acquisitions, les directions générales veulent aujourd’hui consolider leur nouveau groupe. Et donc renforcer leur efficacité tant sur leurs territoires géographiques que sur leurs métiers de base”, indique Claude Czechowski, président de CSC France.Une récente enquête mondiale, également effectuée par CSC et concernant les directions générales des entreprises, apporte ainsi un éclairage stratégique sur les résultats du sondage mené auprès des DSI.L’accent mis cette année par les directions générales sur l’efficacité économique rejaillit sans nul doute sur les nouvelles priorités des responsables informatiques, à savoir l’homogénéisation et la standardisation des systèmes d’information.“Avoir un système qui fonctionne partout, dans tous les coins et de la même manière”, traduit Claude Czechowski.
Le ROI impose sa loi au DSI
Du coup, la mise en ?”uvre de nouveaux projets ou de nouvelles solutions technologiques n’est autorisée qu’à la condition d’apporter rapidement à l’entreprise une meilleure efficacité… mesurable. Le retour sur investissement (ROI) ?” élément fondamental de pilotage de la fonction informatique ?” impose aujourd’hui une plus grande rapidité de mise en ?”uvre des solutions, ainsi que la réduction des coûts associés.Mais c’est surtout le périmètre de calcul du ROI qui se modifie, car l’informatique devient l’instrumentation des processus de l’entreprise. “Cela change la nature des projets et des indicateurs de performances. On établit désormais des tableaux de bord globaux, dont l’informatique n’est qu’un élément”, poursuit Claude Czechowski.Exemple : l’e-business. Initialement utilisé comme un outil de développement commercial, il participe aujourd’hui de cette politique orientée vers la performance interne. Et dans ce même mouvement, l’externalisation, qui reste l’un des outils majeurs d’amélioration de l’efficacité et de réduction des coûts, ne concerne plus seulement les systèmes informatiques.Elle va bien au-delà de la sous-traitance de tout ou partie des nouveaux projets. Il est de plus en plus question aujourd’hui d’externaliser l’ensemble d’une fonction ?” l’administration de la paie ou la logistique, par exemple. “Les directions générales ont planifié à court terme de confier certaines de leurs fonctions non stratégiques à des centres de services partagés”, indique Claude Czechowski.Confronté à ce type de choix ?” faire ou faire faire ?”, le rôle du DSI évolue profondément. Les stratégies d’après-fusion énoncées par les directions générales le transforment en artisan de l’évolution des processus.A la fois plus proche de la direction générale et soumis à la dictature du ROI, le DSI se voit très vite sanctionné en cas d’échec. Sa ” durée de vie ” moyenne n’est plus que de deux ans dans une entreprise sur trois dans le monde !Le DSI français paraît soumis au même régime. Mais il semblerait plutôt que ce soit sa population qui se renouvelle : “On demande aux DSI de faire des choses différentes, souligne Claude Czechowski. Et comme certains n’en ont pas les capacités, la population rajeunit.”
L’Europe renouvelle ses systèmes obsolètes
Quant à ceux ?” encore nombreux en France ?” qui ne sont pas rattachés à leur direction générale, ils sont davantage mis en concurrence avec les prestataires extérieurs par les responsables opérationnels de l’entreprise, leurs donneurs d’ordres.Coordination entre départements informatiques géographiquement dispersés et soutien de l’efficacité organisationnelle : les principales priorités des DSI européens rejoignent globalement la tendance mondiale.Toutefois, l’optimisation transnationale prédomine sur le Vieux Continent. Et, surtout, l’Europe se distingue par l’importance des chantiers de renouvellement des systèmes obsolètes.Alors que ce travail a déjà été réalisé sur les autres continents ?” en particulier aux Etats-Unis ?”, les DSI en Europe ne peuvent désormais plus reculer en continuant d’ajourner une opération certes coûteuse, mais rentable. Dans les établissements financiers, notamment, 80 % des budgets sont encore alloués à la maintenance des anciens systèmes. La mise en place actuelle de progiciels permettra donc de réaliser, dans ce secteur, de substantielles économies.Enfin, dans ce domaine comme pour l’ensemble des points traités dans l’étude, “la France subit à peu près les mêmes tendances qu’ailleurs, et notamment au sein de l’Europe continentale”, précise Claude Czechowski.A noter cependant que les entreprises hexagonales s’attachent tout particulièrement à consolider les travaux menés à la hâte pour les échéances an 2000 et euro : les progiciels ont été mis en place sans analyse de productivité.“Aujourd’hui, on travaille sur l’optimisation de ces implémentations, conclut Claude Czechowski. Et ce sont les paramétrages et la conduite du changement qui permettent de procéder à l’alignement des processus et du système d’information pour obtenir les gains de productivité.”
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.