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Difficile retour à la réalité pour les boutiques de détail

Les boutiques en ligne se sont surtout préoccupées d’occuper le terrain. La dégringolade boursière annonce un sévère coup de balai parmi les ” point com “. Certaines seront rachetées, mais beaucoup vont disparaître.

La fête est finie. Après une bonne année d’allégresse, les jeunes pousses Internet et autres ” point com “, chantres du commerce électronique de détail, se réveillent avec la gueule de bois. La Bourse n’est plus prête à financer, les yeux fermés, n’importe quel site de nourriture pour chiens, de produits de beauté ou de livraisons de fleurs. Elle exige des résultats.

“La plupart des point com ne sont pas bâtis pour résister à la concurrence ni pour offrir une valeur au client. Leurs dirigeants manquent souvent de subs- tance ou d’expérience d’entrepreneur, ce qui n’arrange rien “, déplore Joe Sawyer, analyste au Forrester Research. Le verdict est sans appel. “Faute de modèle économique viable et de financement, près de 98 % des boutiques en ligne vont disparaître dans les douze mois “, prévient Alexander Drobik, du Gartner Group.
Voilà des mois que les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. Il aura fallu attendre la dégringolade boursière de ces dernières semaines pour réveiller les consciences. Avec la fin de l’argent facile, les jeunes pousses doivent maintenant appliquer les préceptes douloureux de l’ancienne économie : gagner des parts de marché, assurer une fidélité à sa marque, un bon service client, optimiser son réseau de distribution et, surtout, contrôler ses finances.
Les magasins en ligne ont poussé comme des champignons. La plupart se sont précipités en Bourse dans l’optique de prendre de vitesse les concurrents et trouver davantage de financement.
Trop d’e-vendeurs, pas assez d’e-chalands
Résultat, une kyrielle de sites où les nouveaux venus copient les pionniers sans originalité et dilapident leurs finances dans des campagnes publicitaires agressives. Trop d’e-vendeurs et pas assez d’e-chalands, les pertes ont donc augmenté plus vite que le chiffre d’affaires. Avec l’actuelle dégringolade financière, les point com pourront même être victimes de leur succès. Si les ventes viennent vraiment à décoller, beaucoup seront à cours d’argent pour optimiser l’arrière-boutique. Pire, la chute des cours en Bourse entraîne avec elle le rêve de stock options. Les techniciens, devenus si rares, pourraient donc déserter les entreprises qui n’ont plus la cote. Déjà, les success stories se transforment en désastres stories. Selon la SEC, l’équivalent américain de la COB, près de deux cents sociétés récemment introduites en Bourse sont prêtes à mettre la clé sous le paillasson. CD Now, un disquaire, DrKoop, une pharmacie, et Boo, une boutique branchée, n’ont plus de liquidités. Sans investissement de dernière minute, ils ne tiendront pas jusqu’à l’automne. Les experts prévoient maintenant un gigantesque tremblement de terre. Rachats par des entreprises briques et mortier, consolidations et faillites en pagaille. Un difficile retour à la réalité après une courte vie . com

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Anicet Mbida