Didier Gamain, informaticien de 54 ans, préside le club des utilisateurs francophones de SAP. D’après lui, l’éditeur allemand conçoit des logiciels puissants, qu’un discours confus ne valorise pas toujours.Décision informatique : Avant d’être président de l’USF, vous êtes tout d’abord responsable applications au sein du centre de compétences SAP chez EDF-GDF. Cela vous place-t-il en position de force par
rapport à l’éditeur ?
Didier Gamain : Avec plusieurs milliers d’utilisateurs finals, EDF-GDF constitue une des plus grandes bases installées européennes de SAP. C’est pourquoi l’éditeur nous considère davantage comme un partenaire que comme
un client. À chaque fois que SAP commercialise un nouveau produit, nous le testons pour lui faire part de nos impressions. Actuellement, nous essayons la plate-forme NetWeaver 2004.A ce propos, quel regard porte l’USF sur la nouvelle plate-forme NetWeaver ?
Au départ, les explications de SAP étaient très confuses et nous n’y comprenions pas grand-chose. Aujourd’hui, nous avons trouvé des interlocuteurs de qualité. Et nous commençons à relever certains bénéfices, par exemple, en matière
d’intégration. Avec la nouvelle version du serveur d’intégration XI, il n’est plus nécessaire d’utiliser des connecteurs point à point pour insérer des applications tierces, ce qui, de notre point de vue, est un atout. Mais, beaucoup de zones
d’ombre subsistent, concernant, par exemple, les futures applications.Selon SAP, 20 % de la base installée, soit 600 entreprises, vont migrer dès 2006 vers NetWeaver. Jugez-vous ce chiffre réaliste ?
En France, certains clients, tels Thales, Arcelor ou Bouygues Telecom, sont déjà en production. Je pense toutefois que le phénomène touchera essentiellement les États-Unis, mais très peu l’Europe.SAP courtise les PME depuis deux ans. Estimez-vous que l’éditeur dispose d’une offre adaptée ?
Seul le PGI Business One est destiné aux PME, car son coût est modéré et son délai de mise en ?”uvre n’excède pas deux mois. SAP dispose aujourd’hui de 100 références en France, qui sont à 90 % des PME indépendantes. Nous
venons d’ailleurs de créer une commission dédiée qui disposera bientôt d’un président. En revanche, SAP All-in-One n’intéresse personne, car c’est une version bridée de son PGI pour grands comptes. La preuve, SAP n’en parle même plus.Interfaces peu ergonomiques, paramétrage difficile, prix exorbitants… SAP traîne une réputation d’éditeur de produits de luxe, complexes à mettre en ?”uvre. Cela est-il mérité ?
Non. Il n’est pas plus difficile de mettre en ?”uvre un logiciel SAP que son équivalent chez Oracle. Les entreprises qui disent cela cultivent la nostalgie du logiciel spécifique. Si on peut reprocher à un progiciel d’être plus
structurant, il est aussi beaucoup plus simple à migrer. SAP a, par ailleurs, signé des accords pour améliorer la qualité de ses interfaces.Dans quels domaines SAP doit-il s’améliorer en priorité ?
Aujourd’hui, rien n’existe en matière d’archivage des données. SAP ne livre ni manuel ni outil, or cela est très important. Du coup, les utilisateurs sont obligés de rechercher directement des documents au sein de leur base, et de
recourir à des solutions d’archivage tierces, ce qui n’est pas normal. Et SAP ne compte pas évoluer en la matière. Il considère que cela relève de la personnalisation client.Le tout nouveau PDG de SAP France, Pascal Rialland, vous a-t-il contacté ?
Je suis satisfait que SAP ait enfin trouvé un dirigeant francophone, après neuf mois de recherche. Non, il ne m’a pas encore contacté. Je lui laisse un mois [rire].
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