01net. : iMediation en est à son troisième tour de table financier depuis 1998. Pourquoi une telle cadence?
Didier Benchimol : Dès le départ, il est apparu nécessaire de construire une entreprise d’envergure mondiale pour réussir. De fait, la société a été fondée en mai 1998, par Sven Lung, ex-responsable de la filiale française d’Intershop, et Adrien Amariei, ex-consultant en e-commerce chez AMS. Ils sont à l’origine du concept iChannel, notre produit de gestion des réseaux d’affiliation sur Internet. Le fonds de capital-risque Viventures, premier actionnaire historique d’iMédiation, a investi 1 million de dollars pour la création de la société. De par mon expérience à la présidence de Netscape Europe, je suis naturellement devenu CEO d’iMédiation en 1998. C’est uniquement à partir de ce moment là que Sven et Adrien ont commencé à développer leur produit.
Vous avez reçu près 36 millions de dollars de la part d’investisseurs. A quoi sert cet argent? En mars 1999, nous avions déjà effectué un tour de table nous permettant de lever 10 millions de dollars supplémentaires. Apax Partners, Innovacom et la Financière Edmond de Rothschild ont, à cette occasion, rejoint notre actionnariat. Ces fonds nous ont servi à accélérer le développement d’iChannel et à former des gens pour ce produit.
Ce troisième tour de table, d’un montant de 25 millions de dollars, remplit deux objectifs : trouver des partenaires américains pour faciliter notre entrée en Bourse, au Nasdaq, et nouer un partenariat avec des investisseurs stratégiques susceptibles de devenir des clients intéressants, comme General Electric, Intel, Philips ou Reuters. Apax Partners demeure cependant notre premier actionnaire, avec 23 % des parts de l’entreprise.
L’introduction en Bourse d’iMédiation se fera au deuxième semestre 2000 au Nasdaq, ainsi que sur un autre marché boursier européen qui reste à définir.
Concrétement, à quoi sert votre produit d’iChannel?
iChannel est une solution de gestion des réseaux d’affiliation. Il permet à un portail, ou à un site marchand, de se constituer un réseau de partenaires pour mieux segmenter son offre et ainsi viser une audience ou une démographie particulière.
Il existe deux autres moyens de faire connaître son site : avoir recours à la publicité ou au sponsoring. Certes, ces solutions accroissent la notoriété d’un site, mais elles sont coûteuses et elles ne permettent pas de réaliser beaucoup de ventes.
Notre solution permet à nos clients d’être là où les internautes acheteurs se trouvent. Nos clients, les ‘ affiliateurs ‘, peuvent ainsi intégrer tout ou partie de leur offre sur les sites de leurs partenaires, dits ‘ sites affiliés ‘. L’internaute n’est pas perturbé dans sa navigation, car il ne change pas de contexte. S’il décide d’acheter un produit du site affiliateur alors qu’il surfe sur le site affilié, il peut le faire tout en restant dans les pages Web du site affilié.
L’affiliateur peut surveiller le comportement des internautes, connaître les sites qu’ils ont visités, et les achats qu’ils y ont effectués. Ainsi, en fonction de son comportement, il peut déduire quel type d’offre fonctionne bien et quel partenaire est le mieux à même de répondre aux besoins de l’utilisateur.
Notre outil facilite également l’élaboration des règles de rémunération et de marketing (co-branding, co-selling) entre sites partenaires.
Combien de clients ont-ils déjà acquis iChannel?
Depuis le lancement d’iChannel, durant l’été 1999, nous nous sommes constitués un portefeuille de trente-neuf clients. Parmi eux, on trouve Cegetel, Boxman, Hachette, Nomade, HMV, King Fischer ou encore l’American Management Association. Quelles sont les évolutions à venir d’iChannel? Notre politique n’est pas de multiplier les produits, mais de décliner une gamme de services autour d’iChannel. Nous ciblons trois marchés différents : celui des portails Internet, ceux des sites marchands et des hébergeurs.
Fin janvier, nous allons proposer une offre ASP pour les hébergeurs américains. Il pourront bénéficier des services d’iChannel et nous nous occuperons de l’administration du système sur nos propres serveurs.
oujours aux Etats-Unis, courant février, nous mettrons en place un service en ligne pour les petits .com. C’est un produit un peu ‘ bridé ‘par rapport à iChannel, nous nous rémunérerons à la transaction.
Quand pensez-vous commencer à faire des profits?
Nous avons réalisé 4 millions de dollars de chiffre d’affaires depuis le lancement d’iChannel durant l’été 1999. Actuellement, nous avons pour plus de 6 millions de dollars de prises de commande. Selon nos prévisions, nous devrions atteindre les 20 millions de dollars de chiffre d’affaires l’année prochaine. Théoriquement, léquilibre sera atteint en 2001.
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