01 Informatique : Estimez-vous que l’intégration de Frontstep a produit les résultats escomptés ?Dick Cook : Nous pensions réaliser un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars. Il n’a atteint que 175 millions. La réunion des deux éditeurs a généré des revenus, mais pour un coût plus élevé. Nous
avons pris de lourdes mesures pour restructurer la compagnie et diminuer nos charges en réduisant le personnel.Combien d’employés avez-vous remerciés ?Quatre cents personnes. Fronstep en employait sept cents et Mapics quatre cents. Au final, nous avons conservé sept cents personnes. Nous avons supprimé des postes qui doublonnaient.Quel impact ces licenciements ont-ils eu sur votre activité ?Il y a eu une petite peur. Un malaise se fait clairement ressentir dans une compagnie quand celle-ci se sépare de quatre cents personnes. Car vous devez redistribuer les tâches au sein des équipes.Vous aviez de Mapics l’image de l’ogre fondant sur sa proie Frontstep…Sans doute. Durant la première année du rapprochement, de nombreuses perturbations sont survenues en interne, mais aussi sur notre marché. Quand vous changez les personnes, cela influe sur la conduite des affaires. De même, les
décisions que vous devez prendre pour poursuivre l’activité provoquent, dans un premier temps, une baisse de revenus.Comment expliquez-vous les meilleures performances de vos concurrents directs ?Ils reviennent de plus loin et donnent ainsi l’impression de progresser plus vite. Nous avons été capables de maintenir nos ventes à un très bon niveau durant le retournement économique, et nous n’avons jamais perdu d’argent. Ce qui
n’est le cas ni de QAD, ni d’Epicor, ni de SSA. Nous avons bouclé un seul trimestre dans le rouge ?” à savoir l’an dernier, au moment où nous concluions la transaction avec Frontstep. Nous avons su nous rétablir en six semaines. Le
trimestre suivant, notre bénéfice atteignait 5 cents par action. Six semaines, c’est court pour intégrer une société qui perd de l’argent et la rendre profitable.Comment voyez-vous évoluer la consolidation qui touche les éditeurs de progiciels de gestion intégrés ?Il y a un an, Gartner ou AMR recensaient sept cents éditeurs de PGI dans le monde. Je pense qu’à terme il n’en restera plus que trente : dix cibleront les très grandes entreprises, dix autres les entreprises de taille moyenne,
et les dix dernières s’adresseront aux petites entreprises. Aujourd’hui, on compte encore entre quatre cents et quatre cent cinquante éditeurs de PGI.A propos des petites entreprises, acquérir des spécialistes de ce secteur, comme Adonix ou CCMX, fait-il partie de vos projets ?Si un éditeur comme Adonix, auquel nous sommes souvent confrontés, possède une bonne stratégie, un bon produit, compatible avec notre stratégie de connexions à de multiples backbones, et si nous pouvons dégager
une véritable synergie et ainsi rendre la société encore plus profitable… alors oui, nous regarderons cela de près.Pourquoi maintenir deux lignes de produits ?” en particulier celle sous AS/400 ?Nous comptons deux mille cinq cents clients, soit six mille sites, sur plate-forme iSeries. Beaucoup nous témoignent leur confiance depuis des années et attendent que nous maintenions ce produit. Le remplacement du
backbone d’un PGI est une opération très coûteuse, ne générant pas de bénéfices tangibles. Il n’y a aucune raison de forcer nos clients à changer. Ce serait prendre le risque qu’ils nous quittent pour la concurrence. Notre
intérêt est, au contraire, de les garder à vie !
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