Avant, c’était un peu honteux d’aller sur un site de rencontres. Un truc de pervers, de vieux beau ou de vieille fille. Mais maintenant c’est top mode. C’est même le service le plus lucratif d’Internet, devant les courtiers et les sites
pornos. Alors les sites
pullulent, et tout le monde s’y met. Il paraît même que c’est devenu le sport favori des 25-35 ans… Célibataires ou non.Il faut dire que c’est pratique, pas cher et très efficace. On s’inscrit, on donne ses critères et on reçoit par mail les coordonnées de l’âme s?”ur. Plus besoin de traîner dans les bars et les boîtes de nuit ou d’avoir le cran
d’aborder un(e) inconnu(e). Là, on est sûr que, à l’autre bout du mail, on a fait mouche. Que l’autre cherche la même chose, voire plus, car il y a affinité. Pas très romantique, mais impeccable pour briser la glace, savoir si le convoité est
open, comme on dit.Mieux, personne n’oblige à dire la vérité. Si l’on est un techno dingue qui adore s’exploser sur Counter Strike, surfer sur les sites pornos ou réciter la Tour Montparnasse infernale en karaoké. On peut toujours
passer pour un mec cultivé, sensible et toujours à l’écoute. Après tout, les plus grands dragueurs sont souvent de grands menteurs. Et qui a dit que l’on cherchait à se caser pour la vie ?
Un Italien bodybuildé qui aime Mozart ?
Quand bien même on préfèrerait quelque chose de durable, les sites ont la réponse. Certains s’appuient sur des centaines de questions psychologiques pour mieux mettre en relation des profils compatibles. Ils assurent ainsi pouvoir
éviter de faire s’acoquiner un bordélique et une maniaque, et ainsi garantir des mariages plus solides.J’ai du mal à y croire. Plus on précise le profil de son partenaire idéal, moins on a de chance de vivre une histoire passionnelle. La noce sur Internet a pour moi la même saveur que les mariages arrangés. On coche des cases et
l’ordinateur filtre avec une froideur impitoyable. On n’aura que ce que l’on pense vouloir.Vous cherchez un Italien bodybuildé qui aime Mozart ? Pas de problème, vous n’aurez que cela. Vous ne rencontrerez jamais ce dessinateur polonais un peu fou qui vit avec son gamin et qui pourrait faire se dresser tous les poils de
votre corps. Bientôt ces sites feront comme Amazon : vous avez aimé sortir avec Dugenoux ? Vous aimerez aussi Tartempion.L’amour est un mystère, une alchimie. Parfois on rencontre un gars, une fille, pas assez grand(e), pas assez mince, pas tout à fait son style. Et pourtant, on l’a dans la peau. On ne sait jamais qui l’on va aimer. C’est magique. Tout
sauf informatique…Je suis peut-être vieille école, mais je crois à la force du hasard, et peut-être même au coup de foudre. Quitte à me ‘ prendre un râteau ‘ !* Grand reporter à 01 InformatiqueProchaine chronique vendredi 17 octobre
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