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Développeurs : après l’aventure, la stabilité

La mauvaise conjoncture a frappé la population la plus représentée dans les SSII. La prudence sur la structure qu’ils intègrent est de mise.

“Les jeunes développeurs qui n’ont pas connu la crise de l’emploi de 1993 sont perplexes. Certains d’entre eux doivent oublier leur comportement de mercenaire et se repositionner sur d’autres valeurs”, remarque François Godin, Executive Manager du cabinet de recrutement Michael Page. Dégrisés par la débâcle du net, les développeurs ?” qui constituent le gros des troupes des SSII ?” ont inversé leurs choix concernant le type d’entreprises qu’ils souhaiteraient intégrer s’ils changeaient d’employeur. En 2000, ils étaient 18 % à préférer une société utilisatrice, contre 29 % cette année.Les grandes SSII recueillent encore 26 % de leurs suffrages, mais ils étaient 44 % à les choisir en fin 2000. L’effet start up a, bien sûr, fait long feu dans cette population : la proportion de volontaires pour l’aventure est passée de 11 à 2 %. “Les candidatures arrivent vers nous par obligation, constate Christine Teulières, directrice des ressources humaines d’EDS. Nous recevons les CV des déçus des start up et des victimes de la réduction d’effectif de grands concurrents ou d’éditeurs.”S’ils sont près de 15 % à avoir changé d’emploi dans les six derniers mois ?” contre 18 % en fin 2000 ?”, ils l’ont fait globalement pour les mêmes raisons : obtenir un salaire supérieur, accroître leur niveau de responsabilité et multiplier leurs compétences. “Les négociations sur le salaire sont moins vives. Ils nous posent des questions sur la pérennité de l’entreprise et de ses activités. Dorénavant, ils sont rassurés quand nous leur disons que nous ne sommes pas cotés en Bourse ! Et que nos services d’infrastructure et d’exploitation ne sont pas remis en cause par nos clients”, observe Laurent Neuboit, directeur opérationnel pour la région parisienne chez Décan.

Moins de passion pour les nouvelles technologies

Signe conjoncturel ? Les nouvelles technologies ne font plus partie des critères prioritaires de changement : les développeurs étaient 47 % à avoir rejoint un nouvel employeur pour cette raison en 2000. Ils ne sont plus que 20 % en 2001.Le climat morose et le ralentissement du flux d’affaires dans les services commencent à les affecter. Mais de manière encore modérée. Au moment du sondage, en fin novembre, 9 % des développeurs qui songeaient à bouger invoquaient des durées d’intercontrat trop longues, et 7 % y avaient été contraints par licenciement.Le coup de frein sur les projets ne semble pas encore influer sur les mouvements province-capitale. “Il n’est pas question de faire remonter les collaborateurs de nos agences régionales sur Paris, affirme Patrick Peyry, responsable des recrutements techniques de Groupe Actif. Les projets existent, et les contrats sont gérés en local. En contrepartie, les informaticiens doivent parfois accepter des missions courtes sur un rayon de cinquante kilomètres et savoir évoluer d’un univers technique à l’autre en fonction des besoins des clients.”

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Sophie Maréchal