Arrêté l’été dernier en France, Pavel Durov a depuis été mis en examen pour douze infractions liées à l’utilisation de Telegram par des criminels. Pêle-mêle, il est reproché au fondateur et patron de la messagerie des complicités pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, de transaction illicite en bande organisée, de blanchiment de crimes ou délits en bande organisée.
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Des infractions très graves évidemment, qui pourraient valoir des années de prison au milliardaire franco-russe. Présenté aux juges d’instruction en décembre dernier, ce dernier s’est dit « à titre personnel dégoûté [par ces infractions], mauvaises pour la société et les affaires ». Des affaires qui au passage ne vont pas si mal : Telegram a en effet généré son premier bénéfice net annuel l’an dernier.
Selon les propos rapportés par l’AFP, Pavel Durov a assuré n’avoir pas créé Telegram (en 2013) pour les criminels. Il a néanmoins convenu que leur présence avait effectivement augmenté. Et qu’avant son arrestation, la modération ne se concentrait pas nécessairement sur la France. Interrogé sur la présence d’un groupe public baptisé « Livraison shit beuh Paris », il a admis que les modérateurs de Telegram ne connaissaient pas le mot « shit »…
« Nos équipes essaient de modérer ce type de recherches depuis plusieurs années, ces recherches se concentrent essentiellement sur des marchés et dans des langues où Telegram est le plus populaire », a-t-il expliqué. Mais voilà, la France ne faisait pas partie de la liste. « Dès que nous en avons eu connaissance, nous nous sommes beaucoup améliorés », affirme-t-il.
Ces efforts de modération en France — sur pression de la justice — ont payé : Telegram avait ainsi répondu à 4 demandes judiciaires au premier trimestre 2014, contre 673 durant le dernier trimestre ! Par ailleurs, la messagerie a livré aux autorités « des informations d’identification concernant plus de 10 000 utilisateurs » dans le monde. Les juges ont rétorqué que c’était peu, en regard du nombre d’utilisateurs de l’application (950 millions).
Au mois de septembre, Pavel Durov avait rappelé que Telegram pouvait partager les adresses IP et les numéros de téléphone avec la justice.
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Source : AFP