Privés de télé et d’ordinateur pendant deux jours. L’association
Le Cap, spécialisée dans les addictions, espère bien que les adolescents du sud du Haut-Rhin relèveront ce défi à la mi-novembre. Elle proposera en effet à 6 000 lycéens de passer
‘ Deux jours sans écran ‘, du nom d’une campagne de prévention qui aura lieu dans quatre établissements (1). Une campagne originale puisqu’il s’agit de sensibiliser les jeunes aux méfaits de l’addiction aux ordinateurs, à
la télévision ou au téléphone portable, bref, tout ce qui possède un écran.Car, selon l’association, la cyberdépendance peut avoir des conséquences très néfastes, comme toutes les addictions. Désocialisation, troubles du sommeil, maux de tête et perte d’appétit font partie de ces risques, sachant que le
problème n’est pas tant de passer du temps devant son PC ou sa télé, que de ne pas pouvoir en décrocher. ‘ La situation est alarmante, prévient Clément Buttner, directeur du Cap. On sous-estime
complètement la cyberdépendance, parce qu’elle n’a pas de rapport avec une substance, comme le tabac, l’alcool ou la drogue. Alors qu’elle mériterait elle aussi des messages d’alerte à la modération… ‘
Hospitalisés pour addiction aux jeux en ligne
En France, des cas graves d’addiction ont déjà été rendus publics. A l’automne 2005,
deux joueurs accros à ‘ World of Warcraft ‘, étaient hospitalisés, car leur santé était en danger. Enfermée dans sa chambre trois semaines durant, l’une de
ces victimes a dû être arrachée à son ordinateur pour être conduite à l’hôpital. L’autre l’a été à la demande de ses parents, après avoir perdu quinze kilos. A l’époque, le docteur Marc Valeur, chef de service à l’hôpital Marmottan à Paris
(spécialisé dans le soin des pratiques addictives), recensait une centaine de dépendants aux jeux vidéo traités par ses services au cours des dernières années.Ce sont des remarques de plus en plus nombreuses de la part de professeurs et de parents d’élèves, sur le terrain, qui ont poussé l’association Le Cap à ajouter les nouvelles technologies à la liste de ses chevaux de bataille
(dépendances à l’alcool, au tabac, aux drogues, achats compulsifs, troubles alimentaires…). Les cyberdépendants pris en charge par Le Cap pourront donc eux aussi bénéficier de soins psychologiques via ses quatre centres médico-sociaux.Pendant les (deux fois) deux jours de la campagne, les membres du Cap se rendront dans les lycées pour informer les jeunes et leurs proposeront des tests pour évaluer leur niveau de dépendance (faites vous-même le test
ci-dessous). L’association espère que l’opération trouvera un écho à une échelle régionale, voire nationale.
(1) Les 12 et 13 novembre au lycée Jean Mermoz de Saint-Louis et au lycée J.-J. Henner d’Altkirch. Les 15 et 16 novembre au lycée Jeanne d’Arc et au lycée du Rebberg de Mulhouse.
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