Deux cybercriminels ivoiriens qui ont escroqué une entreprise française de 2,4 millions d’euros en quatre ans en achetant sur la Toile des marchandises en son nom ont été arrêtés à Abidjan.
Les deux escrocs, qui « usurpaient » le nom de cette société basée à Rennes pour «passer des commandes via internet» ont été arrêtés début juillet, selon une source au sein de la Direction de l’informatique et des traces technologiques (DITT), une section de la police scientifique ivoirienne en charge de l’enquête.
Les marchandises, composées d’appareils électroniques, électroménagers et de matériel médical, étaient ensuite revendues en Côte d’Ivoire, avec la complicité de personnes vivant en France et dans d’autres pays d’Europe, selon la même source.
Les deux « brouteurs » (nom donné à ces cybercriminels en Côte d’Ivoire), qui ont ainsi soutiré entre 2011 et 2014 1,6 milliards de FCFA (env 2,4 millions d’euros) à l’entreprise plaignante, ont été déférés devant la justice ivoirienne et incarcérés à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Les « brouteurs » d’Abidjan tirent leur nom de ruminants qui ne craignent pas de se ravitailler hors de leur zone. Eux aussi vont chercher leur pitance ailleurs: en Europe.
La consulat d’Abidjan victime de piratage
L’enquête se poursuit afin « de démanteler toutes les ramifications de cette bande d’arnaqueurs », précise la source policière, ajoutant que d’autres entreprises ont pu être victimes des deux escrocs. Une commission rogatoire avait été émise par la justice française dans cette affaire.
La Côte d’Ivoire est reconnue pour l’habileté de ses cybercriminels, à l’œuvre depuis le début des années 2000 dans le pays.
Le taux de cybercriminalité en Côte d’Ivoire a baissé de 19 % au cours du premier semestre 2014 par rapport à la même période en 2013, selon les chiffres de la DITT, transmis à l’AFP.
Face à ces risques, le Consulat de France à Abidjan a mis en ligne une page Internet titrée «Attention Arnaque» pour lister les différentes techniques des cybercriminels ivoiriens. L’ambassade y précise que « les « brouteurs » maitrisent bien les outils informatiques, sont spécialistes de la retouche d’images et utilisent également des flux-vidéos préenregistrés sur leurs webcams. »
Elle dévoile aussi sur un document PDF que « Plusieurs faux comptes facebook ont été ouverts en 2013-14 au nom de l’Ambassade ou du Consulat. Des faux blogs existent également au nom de l’Ambassadeur ou du Consul général. L’Ambassadeur ou le Consul général n’ont pas de blogs personnels. »
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