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Deux câbles sous-marins cèdent coup sur coup en Europe : le point sur la situation

Entre dimanche et lundi, deux câbles sous-marins de communication par fibre optique ont été coupés. Le premier relie la Finlande à l’Europe, par la voie de l’Allemagne, et l’autre connecte la Suède à la Lituanie. Les causes ne sont pas encore connues, mais la situation préoccupe les autorités, qui évoquent la guerre hybride et la menace russe.

« Personne ne croit que ces câbles ont été coupés par accident […] Nous devons partir du principe […] qu’il s’agit de sabotage”, n’a pas pu s’empêcher de déclarer et d’alerter le ministre de la Défense allemand, Boris Pistorius, mardi 19 novembre, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles. La veille, lundi 18 novembre, le câble de communication par fibre optique reliant l’Allemagne à la Finlande, déposé au fond de la mer Baltique, a été retrouvé coupé en deux, au niveau de sa mi-longueur.

Baptisé C-Lion1, ce câble a été installé par Alcatel Submarine Networks (ASN) en 2015 et son opérateur finlandais Cinia l’a mis en service en mai 2016. Par la voie d’un communiqué de presse, l’entreprise précisait que l’ensemble de ses services avaient été coupés en début de journée, suite à cette section du câble identifiée dans un espace de la zone économique exclusive suédoise, dans un secteur « éloigné du trafic maritime ». En promettant « une enquête approfondie », les autorités finlandaises et allemandes se sont toutes les deux dites préoccupées.

Cable Sous Marin C Lion 1
Le câble sous-marin C-Lion1 reliant l’Allemagne à la Finlande © OpenStreetMap contributors

Du câble C-Lion1 au câble Arelion, en mer Baltique

Quelques heures avant, c’est un autre câble sous-marin qui perdait de son efficacité. Il s’agit d’Arelion, un câble reliant la Suède à la Lituanie, et déposé lui aussi au fond de la mer Baltique. La nouvelle a été rendue publique ce mardi par les autorités suédoises, et le ministre de la Défense civile Carl-Oskar Bohlin en profitait pour déclarer à l’AFP : « Il est essentiel de clarifier les raisons pour lesquelles deux câbles ne fonctionnent pas en mer Baltique ». Les autorités lituaniennes ont également ouvert une enquête, alors que la filiale lituanienne de l’opérateur suédois Telia, en charge du câble déclarait :

« Nous pouvons confirmer que l’interruption du trafic internet n’a pas été causée par un défaut d’équipement, mais par un dommage matériel sur le câble de fibre optique ».

Du côté de Cinia, sur le câble C-Lion1, on parlait d’une « force extérieure » pour évoquer la raison de la rupture. Au même moment, l’Université d’Helsinki et son Institut de sismologie affirmaient n’avoir connaissance d’aucun événement inhabituel dans la région, écartant donc cette possible explication. Malgré les préoccupations allemandes et finlandaises face à la menace de Moscou, l’incident pourrait aussi trouver son explication du côté de la pêche, mais il est certain qu’avec deux incidents se produisant coup sur coup, dans des régions pas si éloignées, la coïncidence est tout de même étonnante.

En attendant d’élucider le mystère, qui pourrait très vite enflammer la diplomatie (d’autant plus que le Chancelier allemand Olaf Scholz déclarait avoir eu un échange avec Vladimir Poutine samedi dernier), il faudra réparer les câbles. Pour cela, il faudra faire appel aux services de navires câbliers prévus à cet effet. Des géants des mers et des corps de métiers insoupçonnés, que la France connaît pourtant très bien puisqu’avec Orange Marine, les câbles de télécommunications sont réparés tout au long de l’année par un certain « Sophie Germain », sur lequel 01net.com réalisait un reportage en septembre l’année dernière.

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Source : Franceinfo


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