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Deutsche Telekom s’offre Siris pour 700 millions d’euros

Siris vient de passer sous la coupe de Deutsche Telekom. Ce mouvement stratégique entrouvre les portes du marché français au géant allemand.

Deutsche Telekom n’a pas trente-six solutions pour pénétrer le marché français. Soit il rachète Siris, soit il rachète Bouygues Telecom. ” Cette prophétie d’un membre du comité exécutif de France Télécom, au lendemain de sa rupture avec l’opérateur d’outre-Rhin, aura mis à peine six mois à se réaliser.

Officiellement, pas de grands bouleversements

Le géant allemand vient de racheter Siris au consortium Unisource pour 700 millions d’euros (soit 4,6 milliards de francs), mettant ainsi la main sur le troisième opérateur français de services aux entreprises. Bien implanté dans l’Hexagone, Siris (environ 800 millions de francs de chiffre d’affaires prévus en 1999) possède une solide base de clientèle, tant auprès des grandes sociétés (Axa, PSA, Société Générale, et Renault) que des PME. Titulaire du préfixe 2, Siris dispose de divers accords de distribution, notamment avec Bouygues Telecom, Infonie et Kertel. En matière de boucle locale radio, l’opérateur devrait se porter candidat à l’une des deux licences nationales qui doivent être attribuées au milieu de l’année prochaine. Que va devenir Siris ? Officiellement, sa stratégie et son positionnement ne sont pas remis en cause. ” On conserve les mêmes, et on continue “, résume-t-on chez Siris, où l’on concède, néanmoins, que l’on s’apprête à ” changer d’échelle “. Parmi les axes de développement privilégiés à court terme, le premier est un resserrement du dispositif autour des entreprises allemandes implantées en France, et inversement. Internet vient en deuxième position. Siris devrait bénéficier du savoir-faire de T-OnLine (3,6 millions d’abonnés en Allemagne). Pour le reste, tout demeure assez flou. Deux questions essentielles n’ont toujours pas, à cette heure, trouvé de réponse : Siris servira-t-il de rampe de lancement pour l’ensemble des activités de Deutsche Telekom dans l’Hexagone ? Et, dans ce cadre, l’opérateur allemand s’appuiera-t-il sur Siris pour aborder le grand public, ou se porter candidat à une licence UMTS (Universal mobile telecommunications system) ? La seconde interrogation porte sur le sort des dirigeants de Siris, et plus particulièrement sur celui de François Maire, son président. ” Nous avons désormais un actionnaire solide et déterminé, se félicite Olivier Campenon, directeur général de Siris, pour qui Deutsche Telekom n’aurait aucun intérêt à déstabiliser une équipe qui a fait ses preuves “. Siris et ses cinq cents collaborateurs ?” en dépit du comportement parfois imprévisible de leur nouvel actionnaire ?” font preuve d’un optimisme de bon aloi. Cependant, le maintien de François Maire ne semble pas assuré. ” Ma décision n’est pas prise “, confiait-il à la mi-novembre.

Le géant allemand joue l’apaisement

Au-delà des problèmes de personnes, sa réponse ne sera pas sans conséquence. Un changement d’actionnaire qui se passe mal, comme dans le cas d’Omnicom, et toute la structure vacille. Deutsche Telekom en a conscience, ce qui devrait le conduire à calmer le jeu.

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par Henri Bessières