Les contours de la nouvelle filiale services informatiques de l’opérateur Deutsche Telekom étaient déjà connus. Début février, lors du lancement officiel, les dirigeants de ce géant baptisé T-Systems en ont précisé le contenu. Un projet sur un air de déjà-vu, où la SSII table sur la sempiternelle convergence entre l’informatique et les télécoms, sans oublier les solutions e-business. Mais qui, dans sa mise en place opérationnelle, reste assez vague.
Un gigantisme fragile
a SSII rassemble les troupes issues du rachat à 50,1 %, pour 5,5 milliards d’euros, de Debis Systemhaus (jusqu’à présent SSII du groupe DaimlerChrysler), et les propres activités de services informatiques et télécoms de l’opérateur. Un géant aux pieds d’argile néanmoins, puisque la majo- rité de ses commandes provient de son pays d’origine, l’Allemagne. En France, cette activité regroupe, côté services informatiques, Debis IT Services France pour l’infogérance grands systèmes, l’ex-distributeur Spring, et la société de services lyonnaise Soleri : trois sociétés issues de Debis et totalisant un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de francs. T-Systems suit ainsi le credo déjà développé par Debis de gérer l’ensemble du cycle d’un projet depuis la conception jusqu’à l’exploitation, en passant par l’intégration.S’y adjoint désormais l’opérateur Siris pour la partie télécoms, avec lequel la convergence déclarée devrait surtout se matérialiser sous forme de contrats d’infogérance ponctuels, regroupant informatique et télécoms. Mais il faudra attendre quelques mois avant que l’opérateur passe de la théorie à la pratique. En effet, pour l’instant, Debis et Siris restent deux entités séparées.Enfin, on ne peut s’empêcher de se poser la question de l’intérêt réel, pour Deutsche Telekom, de disposer d’un tel bras armé – si ce n’est d’améliorer ses marges – et des synergies possibles avec ses activités fondamentales : l’accès internet avec Club-internet en France, et les téléphonie fixe et mobile. D’autant que le PDG de T-Systems, Josef Brauner, a annoncé la couleur : d’ici à cinq ans, la SSII devrait peser autant que les activités téléphoniques actuelles de l’opérateur.
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