L’annonce avait fait l’effet d’une petite bombe. Jeudi dernier, le secrétaire général de la SNCF, Stéphane Volant, avait expliqué que l’entreprise publique était en train de réaliser des expérimentations pour rendre plus intelligent son réseau de 40.000 caméras de vidéosurveillance. Au programme : la détection de « changement de température corporelle », de « haussements de la voix », de gestes saccadés « qui peuvent montrer une certaine anxiété » ou encore de colis suspects. Mazette, on se croirait presque au cinéma.
Mais la réalité n’est malheureusement pas si simple. Quand on interroge les experts de la vidéosurveillance intelligente, on comprend vite que l’analyse comportementale est, pour l’instant, un domaine très expérimental où la détection est loin d’être aussi fine que ne le prétend Stéphane Volant. La détection thermique ? Une source de faux positifs. Les gestes saccadés ? Un vœu pieux. On est capable, aujourd’hui, d’analyser des mouvements de foule, mais pas les mouvements au niveau d’un individu. Identifier des haussements de voix ? Peu probable dans le brouhaha d’une gare. Cerner les colis suspects ? Possible, mais difficile à paramétrer.
A l’heure actuelle, la surveillance intelligente de la SNCF parait bien compliquée à mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit, il serait intéressant de connaître les résultats de ces expérimentations. Contactée à plusieurs reprises, l’entreprise publique n’a pas donné suite pour l’instant.
Pour en savoir plus sur la vidéosurveillance intelligente et ce qu’en pensent les experts, rendez-vous sur BFMTV.com
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