Après avoir vu le jour aux Etats-Unis, la vidéo à la demande gratuite fait une timide percée en France. Allociné s’essaie à l’exercice depuis aujourd’hui, mercredi 23 mai, et ce jusqu’au 30 juin prochain. Le site dédié au
7e art propose aux internautes de regarder des dessins animés gratuitement contre de la publicité. Dès la semaine prochaine, des spots seront intégrés à chaque lecture.Pour son test, Allociné s’est entendu avec Zooloo Kids, une association de producteurs indépendants de films d’animation européens. La plate-forme de diffusion et les ayants droit se partageront les revenus publicitaires. Les équipes
tablent sur 500 000 visites par mois.
Accessible depuis le site d’Allociné, le service cible un jeune public, de 4 à 10 ans, avec un catalogue, il est vrai, très limité.
Une alternative au piratage
En effet, seules quatre séries de dessins animés sont disponibles. Les internautes en culottes courtes peuvent suivre les aventures de Lucky Luke, Kid Paddle, Oggy & les cafards et de Didou.
Si le succès est au rendez-vous, Allociné espère convaincre d’autres ayants droit et enrichir ainsi son catalogue.’ Nous sommes prêts à accueillir d’autres maisons de production et espérons le faire. La vidéo à la demande financée par la publicité est une alternative au piratage, argumente Grégoire Lassalle,
directeur général d’Allociné. Elle n’entre pas non plus en concurrence avec la VOD payante, mais se présente comme une source de revenus complémentaires. C’est aux producteurs qu’il revient de choisir le mode de diffusion en fonction de la
chronologie des médias. ‘
Autrement dit, après avoir été commercialisé sur des sites payants, un film pourra connaître une seconde vie sur un portail gratuit. On comprend l’intérêt pour les ayants droit. En revanche, il est moindre pour les internautes, qui
devront se contenter de films de fonds de catalogue.
La télévision s’y met
Certaines chaînes de télévision ont bien compris ce modèle. Et l’appliquent. Elles mettent en ligne gratuitement, au lendemain de leur diffusion, émissions phares ou séries cultes. TF1 a ainsi proposé gratuitement l’été dernier sa
production estivale Les maîtres du Zodiaque. M6 diffuse gratuitement pendant sept jours les aventures des candidats à l’émission Pékin Express. Passé ce délai, chaque épisode devient payant. D’autres
n’hésitent pas à investir Internet pour promouvoir leurs programmes, à l’image de la chaîne diffusée sur le câble et le satellite 13ème Rue, qui a proposé
gratuitement en ligne sur Yahoo! le premier épisode de Life on Mars. Mais de tels exemples sont rares.De l’accueil des internautes dépend la multiplication de ces initiatives. Toujours est-il qu’Allociné a devancé
Glowria. Le site de location de DVD et de VOD avait annoncé pour la fin de l’année dernière le lancement d’un service gratuit financé par la publicité, en partenariat avec Neuf
Cegetel. Six mois plus tard, le projet n’est toujours pas sorti des cartons.
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