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Des voitures plus électriques, plus françaises, mais toujours subventionnées : constructeurs et gouvernement signent un pacte de sang

Le plan stratégique de la filière automobile 2024 – 2027 engage gouvernement et constructeurs sur un chemin sans retour vers la voiture 100 % électrique.

L’industrie automobile française et le gouvernement devraient signer ce lundi 6 mai un pacte stratégique sans précédent. En paraphant le plan stratégique de la filière automobile 2024 – 2027, constructeurs et politiques fixent un cap dont il sera impossible de dévier : celui de la voiture électrique pour tous. Bien entendu, il ne s’agit pas de la première opération à grande échelle visant à engager la filière sur le chemin de la transition électrique, mais ce nouveau contrat, poussé par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire acte définitivement l’arrêt de production de nouvelles voitures thermiques en 2035 et leur remplacement définitif par des véhicules électriques.

« Nous avons fait le choix avec le président de la République de prendre le tournant du véhicule électrique », a confirmé le ministre en introduction d’une prise de parole visant à définir les nouveaux objectifs de la filière. Comment la France compte-t-elle s’y prendre pour réussir définitivement sa transition électrique ? Tout simplement en reprenant et en accentuant sa recette des précédentes années. Celle-ci repose sur trois ingrédients : le maintien des subventions, l’augmentation de l’infrastructure de recharge et une nouvelle épice dont la portée électorale n’est pas neutre, le made in France.

Le maintien du bonus écologique jusqu’en 2027

Le plan stratégique de la filière automobile 2024 – 2027 a un premier mérite, celui d’apporter un peu de clarté à ceux qui s’interrogent sur l’achat d’une voiture électrique. Plus besoin de s’inquiéter sur l’existence ou non d’une aide gouvernementale, Bruno Le Maire a confirmé que le bonus écologique serait prolongé jusqu’à 2027 au moins. Seul ombre au tableau, son montant n’a pas été confirmé. Il est de 4 000 euros aujourd’hui pour l’achat d’une voiture électrique au tarif inférieur à 45 000 euros, il devrait logiquement baisser chaque année.

Ce bonus n’est d’ailleurs pas étranger à l’accélération des ventes électriques cette dernière année. Le nombre d’immatriculations 100 % électriques a atteint les 300 000 unités en 2023, dépassant légèrement les attentes. Le prochain cap est fixé : en 2027, ce chiffre va presque tripler avec 800 000 ventes de voitures électriques espérées en 2027.

Le leasing social : opération réussie et reconduite

L’autre incitation notable qui a fait son arrivée cette année, c’est le leasing social, également appelée « voiture électrique à 100 euros ». Disponible depuis début janvier, celui-ci atteint son objectif de 20 000 voitures à la location la première année, en moins d’un mois. Les constructeurs prévoient de l’étendre à environ 50 000 véhicules au cours de l’année, mais l’offre reste inférieure à la demande (91 000 dossiers auraient été déposés en quelques semaines). Bien que ce dispositif soit très coûteux pour les comptes publics, il sera de retour en 2025.

Passer de 100 000 à 400 000 bornes

Souvent moqué et maintes fois repoussé, l’objectif de 100 000 bornes électriques a enfin été atteint au printemps 2023. Compte tenu de l’augmentation souhaitée du nombre de voitures électriques en circulation, il convient de mettre en face un réseau de recharge suffisant. Le nouvel objectif du plan stratégique fixe donc un nouvel objectif : 400 000 bornes publiques d’ici à 2030.

Ramener la filière électrique en France

« Sur les véhicules électriques vendus dans le pays, seuls 12 % sont produits en France, c’est trop peu. Nous voulons donc augmenter la part de voitures vendues en France et produits chez nous ». Le constat est sans appel et rejoint un autre vœu présidentiel, celui de produire deux millions de véhicules électriques et hybrides en France dès 2030.

Sur ce point, les constructeurs français vont devoir redoubler d’efforts. Néanmoins, l’année 2024 s’annonce comme un tournant avec l’arrivée de modèles emblématiques produits en France. Aux Peugeot e-3008 et Renault Scénic électrique tout juste commercialisés va venir s’ajouter la star de l’année, la Renault R5 à l’automne. Est-ce que ce sera suffisant pour porter les ventes Made in France à un total plus prestigieux ?

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Source : Le Parisien


Dimitri Charitsis
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