Pour séduire plus facilement les consommateurs américains, les nouveaux combinés de Panasonic seront dotés d’un bouton Net2Phone, qui permettra aux usagers d’utiliser soit le réseau commuté classique, soit le réseau Internet. En achetant leur nouvel appareil, les consommateurs américains disposeront d’un forfait de communications gratuites, le tarif longue distance étant ensuite fixé à 3,9 cents la minute.Ce nouveau service a été rendu possible grâce à une alliance entre la firme japonaise et le spécialiste américain de la téléphonie sur le Net, Net2Phone, filiale de l’opérateur IDT. Celui-ci a été l’un des premiers à construire un réseau international de télécommunications à la norme Internet, spécialement conçu pour cette forme de téléphonie. ” Nous avons choisi Panasonic parce que nous pouvons ainsi donner aux utilisateurs la possibilité d’offrir les services de téléphonie sur Internet sans pour autant les obliger à utiliser un micro-ordinateur “, explique Sarah Hofstetter, vice-président de Net2Phone.La firme du New Jersey, dans laquelle AT&T a récemment investit des centaines de millions de dollars, est le véritable leader de ce marché aux Etats-Unis, avec près d’un million d’utilisateurs réguliers. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 19 millions de dollars au premier trimestre de cette année et prévoit d’étendre son réseau, qui couvre actuellement trente pays, à cinquante-cinq dans le courant de cette année.Un marché encore balbutiantAu-delà de cette nouvelle initiative, force est de constater que le marché de la téléphonie sur le Net n’a pas encore réellement décollé. Selon la firme Cahners-In-Stat, il n’aurait représenté que 300 millions de dollars aux Etats-Unis l’année dernière.
Et pourtant, les géants américains des équipements de télécommunications comme Cisco, Nortel ou Lucent, ont choisi de consacrer au marché professionnel de la téléphonie des moyens importants pour convaincre les entreprises de s’y rallier.Cisco, à l’occasion du Salon Networld+Interop a ainsi présenté une nouvelle génération de terminaux capables d’assurer non seulement la convergence entre la voix et les données (argument principal des fournisseurs), mais également d’assurer des services de messagerie unifiée, où toutes les formes de communication peuvent être accessibles par le micro-ordinateur de l’utilisateur.
Pour autant, les entreprises ne semblent pas encore prêtes à sauter rapidement le pas, car l’argument de l’économie réalisée grâce à cette nouvelle forme de communication est, aux Etats-Unis, de moins en moins évident. Le prix des communications longue distance ne cesse de baisser, au point que l’écart avec les coûts réels de téléphonie sur le Net se resserrent dangereusement.De plus, les réseaux de télécommunications existants garantissent un niveau de performance et de fiabilité que la téléphonie sur le Net n’offrira pas avant longtemps.
Même Cisco reconnaît, officieusement, que la plupart des grandes entreprises ne sont pas encore prêtes à se lancer dans l’aventure. Ses premiers clients appartiennent à cette catégorie d’entreprises, mieux disposées que d’autres à adopter les nouvelles technologies.En réalité, ce marché devrait d’abord décoller grâce aux entreprises de taille moyenne qui ne possèdent pas d’équipements aussi sophistiqués que les grandes entreprises et qui pourraient être tentées de bénéficier de fonctionnalités, a priori, comparables mais disponibles grâce au numérique, et pour un coût bien inférieur. Quoi qu’il en soit, les hésitations actuelles du marché ne perturbent guère le PDG de Yahoo, Tim Koogle, qui n’hésite pas à prédire que, d’ici une dizaine d’années, l’essentiel du marché de la téléphonie de proximité sera contrôlé par les fournisseurs daccès Internet (ISP). Lui-même dessine une frontière très floue entre ces ISP, les opérateurs classiques de téléphonie ?” bientôt convertis au numérique ?” et les sites portails comme Yahoo. Et de rappeler que sa compagnie a récemment investi dans Net2Phone, numéro un sur ce marché.
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