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Des « tatouages » pour mesurer les constantes vitales des patients

Des chercheurs ont mis au point une peau électronique capable d’enregistrer les battements du cœur ou l’activité du cerveau. Capteurs, composants et éléments RFID sont intégrés dans ces « tatouages » flexibles.

Les patients dont les médecins enregistrent les constantes n’ont pas d’autre choix que d’être reliés à un électrocardiographe ou un électro-encéphalogramme par des électrodes. Un moment peu agréable pour le malade se retrouvant entravé dans ses mouvements. Des chercheurs du département d’ingénierie de l’université de Wisconsin-Madison ont mis au point un tatouage électronique capable de prendre ces mesures sans autre appareillage. Inférieur à 30 µm, ce film transparent contient tous les éléments nécessaires à l’enregistrement. Les composants électriques et à radiofréquences comme les électrodes sont fabriqués en silicone et arséniure de gallium (un semiconducteur utilisé dans les téléphones portables).

Le patch est apposé simplement sur la peau où il est maintenu grâce à la simple interaction entre les atomes et les molécules selon le principe de la force de Van der Waals. Pour une meilleure adhérence, il suffit de l’humidifier, comme lorsque, enfant, vous transfériez sur votre bras les héroïques tatouages d’une célèbre marque de chewing-gum.

La question du coût

Dans leurs travaux publiés ce vendredi 12 août dans la revue Science,  les chercheurs ont démontré que leur invention était capable d’enregistrer 6 heures de données ininterrompues. Et qu’à l’inverse des électrodes classiques, ce tatouage électronique était toléré 24 heures par les patients sans aucune altération de la peau.

Durant leurs expérimentations, les scientifiques ont mesuré des rythmes cardiaques, les ondes alpha d’un cerveau ou encore les mouvements musculaires d’une jambe. Reste que l’arrivée de ce tatouage électronique dans les établissements médicaux pourrait prendre un certain temps.

En effet, les chercheurs ont encore un challenge de taille à relever : faire communiquer leur invention avec des appareils de lecture. Bien qu’il contienne une antenne, la transmission des informations par ondes radio n’a pas encore été réalisée. Sans compter le coût réel d’un de ces patchs une fois mis sur le marché. Il y a gros à parier qu’il soit largement supérieur à celui d’une classique électrode. Même si les chercheurs, dont l’un d’eux a créé la société commerciale mc10, espèrent le produire à un « coût raisonnable ».

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Hélène Puel