La crise du disque et l’influence du buzz Internet sur la carrière des artistes ont donné la même idée à de jeunes entrepreneurs du Web : proposer aux internautes de financer eux-mêmes les artistes
qu’ils aiment pour les aider à produire un album. Ainsi, en l’espace d’un mois, trois sites français exploitant ce concept ont été créés. Le dernier d’entre eux, MyMajorCompany.com ouvrira ses portes dans les prochains
jours.Tout comme Spidart.com, lancé le 18 octobre dernier, MyMajorCompany présentera un catalogue de jeunes artistes en quête de notoriété, et proposera aux internautes de prendre des parts dans la production de leurs albums. Avant de
choisir leur ‘ poulain ‘, les producteurs en herbe pourront écouter gratuitement quelques morceaux, lire les biographies et échanger avec les artistes eux-mêmes. Puis, ils pourront acheter une ou plusieurs parts, à raison
de 10 euros chacune. Dès qu’un artiste atteint 70 000 euros de contributions (50 000 euros chez Spidart), son album est réalisé, diffusé et promu par l’équipe de MyMajorCompany. Actuellement, l’artiste
le plus soutenu sur Spidart, Aioia, cumule plus de 1 900 euros d’investissement.En tant que co-investisseurs, les internautes auraient un droit de regard sur certains aspects du projet, comme le choix de la pochette du disque, assure le site. Mais ils auront surtout le droit de se partager 30 % des revenus des
ventes (en fonction de leur nombre de parts), le reste étant réparti entre l’artiste (20 %), MyMajorCompany (15 %) et le distributeur de l’album (35 %). Chez Spidart, internautes et artistes récupèrent chacun 35 %
du gâteau et Spidart 30 %.
Dénicher le futur Kamini
Mais que les internautes attirés par l’appât du gain passent leur chemin : même en ayant investi 1 000 euros sur un artiste, ils ne récupéreront, par exemple, que 5 centimes par exemplaire vendu pour un album
fixé à 12 euros, par l’intermédiaire de MyMajorCompany. Il faut donc croiser les doigts pour tomber sur le futur Kamini. Le concept, développé depuis un an par le site allemand Sellaband, est surtout une manière d’adhérer à une certaine
philosophie. ‘ C’est d’abord un projet passion, avec une motivation affective ‘, résume Nicolas Claramond, fondateur de Spidart.Le procédé est cependant difficilement adaptable à la législation française : il pourrait être assimilé à de l’appel public à épargne, ce qui est très encadré par la loi. Spidart affirme avoir trouvé le moyen de contourner
légalement cet écueil, avec l’aide de ses avocats, sans vouloir donner de détails.Selon Nicolas Claramond, les internautes toucheront leurs gains pendant deux ans à partir du début de la distribution de l’album. A noter qu’ils ne signeront aucun contrat papier avec le site ou avec les artistes. En revanche, leur mise
de départ est immédiatement débitée par Spidart. Elle pourra être déplacée d’un artiste à l’autre tant que les 50 000 euros ne sont pas atteints.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.