Pour une semaine ou plusieurs mois de développement, de 10 000 francs à un million de francs (de 1 524 euros à 0,15 million d’euros), la multiplication des offres de prestations Internet donne à tous, de la TPE au grand compte, l’opportunité d’exister sur le Web. Paul-Henri Bonneau, administrateur du Domaine des Vieux Acacias, hôtel-restaurant situé dans le Médoc (vingt chambres et quatre appartements), a construit son site de vente de produits alimentaires artisanaux, www.aumedoc.com, en décembre 1999.” J’avais un budget inférieur à 30 000 francs [4 573 euros]. J’ai donc choisi de faire appel à Areane pour leur offre mavitrine. com. Pour 800 francs ht [122 euros] par mois, ils proposent l’hébergement du site, un espace de stockage de 50 Mo, un système de paiement sécurisé, un nom de domaine, un formulaire de commande avec calcul de la TVA et une assistance technique “, précise Paul-Henri Bonneau. Le développement des pages du site est, en revanche, à la charge de l’entreprise. Au total, Paul-Henri Bonneau a développé une quinzaine de pages en HTML à l’aide de FrontPage de Microsoft. ” Le JavaScript demandait trop de compétences informatiques “, ajoute l’administrateur.
Tous les sites ne sont pas viables
Pauline d’Orgeval, PDG de Mille & Une Listes ( www.1001listes.com), a choisi de faire appel au Centre Internet européen (CIE), société de services spécialisée dans la création de sites Internet-intranet. Fondée en mai 1999, cette jeune SARL propose une sélection de boutiques pour personnaliser les listes de mariage : antiquaires, galeries d’art, mais aussi éléments classiques des listes de mariage, comme, par exemple, les arts de la table. Intégré dès le départ dans le concept de la société, le site Web www.1001listes.com, a ouvert le 12 janvier dernier.” Le CIE a pris en charge le développement et la mise en ligne du site, pour un coût de 100 000 francs [14 245 euros]. L’hébergement est assuré pour 750 francs [114,34 euros] par mois “, détaille Pauline d’Orgeval. Depuis l’ouverture de 1001listes. com, 15 % des invités utilisent le Web pour consulter et indiquer le montant de leur participation sur les listes de mariage de leurs amis ou de leur famille. Parmi eux, seule la moitié paie directement sur le site. ” Nous espérons que d’ici à la fin de l’année, 50 % des consultations et des participations se feront directement sur Internet “, déclare Pauline d’Orgeval.
Bien étudier la viabilité du site
Si ce média présente de réelles perspectives pour certains articles, il n’en va pas de même pour tous, et les sites de vente sur Internet semblent aussi nombreux à naître qu’à mourir. “En quatre mois d’exploitation, nous n’avons réalisé que 7 000 à 8 000 francs [1 067 à 1 219 euros] de chiffre d’affaires, raconte, un peu déçu, Paul-Henri Bonneau. Je m’accorde encore une année pour étudier la viabilité du site. Si le nombre de commandes n’augmente pas, je pense que nous abandonnerons la vente de produits alimentaires en ligne pour nous contenter de proposer la réservation de nos chambres d’hôtel, qui, elle, fonctionne plutôt bien. Tous les produits ne sont peut-être pas bons à vendre sur Internet.”
Vincent Roques, directeur des systèmes d’information des Fromageries Papillon exprime un autre point de vue : “Un site Web, notamment de commerce électronique, est avant tout une vitrine publicitaire.” Le producteur du roquefort Papillon (120 personnes et 170 millions de francs ?” 25,92 millions d’euros ?” de chiffre d’affaires) occupe la deuxième position sur ce marché. “Nous nous sommes rendus compte que le leader n’avait pas de site Web, il ne fallait pas rater l’opportunité d’être les premiers sur ce canal.”Confié à SMI Télécom, SSII située à Perpignan, www. roquefort-papillon. com a coûté 240 000 francs (36 588 euros). L’hébergement du site revient à 1700 francs (259,16 euros) par mois. “Nous avons une image haut de gamme, il fallait que notre site Web reflète cette image, et vu le résultat, l’investissement était raisonnable”, explique, satisfait, Vincent Roques.Les sites roquefort-papillon. com et 1001liste. com ont été développés en PHP3 avec une base de données MySQL. Les prestataires de ces deux sociétés proposent une interface pour l’intégration des mises à jour, qui ne demande aux utilisateurs aucune compétence particulière. Les sociétés se connectent sur le site d’administration du prestataire et y font les modifications en ligne. Elles sont intégrées en temps réel sur le site Web. Au contraire, Paul-Henri Bonneau doit manier HTML pour modifier ses pages et les envoyer par FTP à Areane.
Sécuriser le paiement en ligne
En ce qui concerne le paiement sécurisé SSL, chacun des trois prestataires propose qui Payline, qui Cyberplus, en partenariat avec des banques. “J’ai choisi le système développé par le CIE, sans banque derrière. Je récupère les données transmises par les consommateurs sur le site Web de CIE. Je les saisis ensuite sur mon terminal de paiement électronique. Cette démarche m’évite de payer une taxe à la banque sur ces transactions, mais si le nombre de paiements en ligne augmente, elle ne sera plus viable”, explique Pauline d’Orgeval. De même, pour nos trois témoins, le site de commerce électronique est indépendant du système logistique de l’entreprise. Une solution valable uniquement à court terme. “Quelles que soient les évolutions du site Web, elles reviennent assez chères. Mais il faut avouer que l’on ne peut avoir un site de commerce électronique pérenne à moins de 1 million de francs [150 000 euros]“, estime Pauline d’Orgeval. “Dans notre cas, il était indispensable de proposer l’achat de produits sur notre site. Pour l’instant, nous vendons peu par ce biais, mais nous nous organisons pour le faire correctement”, conclut Vincent Roques, des Fromageries Papillon.
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