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Des services IP tombés du ciel pour les entreprises

Jusqu’à présent, le satellite restait cantonné au transport d’audio et de vidéo. L’arrivée de l’IP et de la voie de retour par satellite bouleversent la donne.

Le lancement, cet été, du satellite Astra 1K, construit par Alcatel, marque un virage : l’une de ses principales missions sera l’acheminement de services IP pour les entreprises. Jusqu’à présent, hormis aux États-Unis, le VSAT (microstation satellite en entreprise), système propriétaire, n’avait guère séduit ces dernières. Avec l’arrivée d’IP et son adaptation au DVB (Digital Video Broadcast), mécanisme de transport de la vidéo numérique (MPEG2), le satellite s’ouvre désormais à l’informatique. Une évolution sur laquelle se placent Astra (SES Global), Eutelsat ou Globecast (France Télécom), dont la principale activité est, aujourd’hui, la diffusion de programmes radio et télé.

Des terminaux à moins de 2 000 euros

Les services pour les entreprises étaient traditionnellement de type diffusion, réclamant une grosse bande passante (jusqu’à 38 Mbit/s) pour la transmission de gros fichiers ou la mise à jour de bases de données. Si l’application nécessitait une voie de retour, elle empruntait le réseau terrestre ?” RTC, RNIS, etc. Mais, là aussi, les choses bougent avec l’essor du DVB-RCS (Return Channel Satellite). Fondé sur la technologie MF-TDMA (Multi-Frequency-Time Division Multiple Access), il offre une voie de retour jusqu’à 2 Mbit/s. Ce qui ouvre des possibilités. “Désormais normalisée, cette technologie permet d’utiliser des terminaux à moins de 2 000 euros, soit avec un coût pratiquement divisé par dix “, estime Jean-François Frémaux, directeur du développement marché et produit multimédia chez Eutelsat.Pour couvrir ce nouveau marché, les opérateurs s’organisent. Astra vient ainsi de créer la société Satlynk(*) pour offrir des services mono et bidirectionnels en Europe. “Il ne s’agit pas de concurrencer le DSL, précise Yves Elsen, son PDG, mais de servir notamment les 1,3 million de TPE européennes qui ne pourront jamais être raccordées.”Pour sa part, Eutelsat a étoffé son catalogue et va lancer E-Bird, satellite spécifiquement destiné aux réseaux IP, et notamment au trafic internet. Pour sa part, Globecast ne vise pas à concevoir une offre spécifique à base de DVB-RCS, mais plutôt à “utiliser cette technologie comme complément des moyens terrestres traditionnels et, surtout, à l’intégrer au système d’information de l’entreprise “, souligne Xavier Perret, directeur de la stratégie de Globecast.(*) SES Global 40 % ; Gilat 40 % ; Alcatel et Skybridge 20 %.

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Jean-Pierre Soulès