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Des satellites dédiés aux services large bande

Thème central du VIIIe symposium Satel Conseil, qui se déroulait à Paris début septembre, les projets de services large bande par satellite sont dans les cartons de tous les opérateurs de la planète.

Spaceway (Hughes Networks Systems), Astrolink (Lockeed Martin Global Telecommunications, Telespazio et TRW), Wildblue (Echostar, Liberty Media et Telesat) et EuroSkyWay (Alenia Spazio) : on ne compte plus les projets de satellites dédiés aux services large bande qui, tous, misent sur des engins en orbite géostationnaire. Les promoteurs de constellations en orbites basses étaient d’ailleurs étrangement absents, ou silencieux, durant ce colloque qui rassemblait tout le “gratin” du secteur. Hébergé sur le stand Alcatel Space, SkyBridge se contentait de confirmer le lancement prochain de ses services sur des capacités louées à des opérateurs classiques, avec notamment une application associant réseaux spatial et terrestre, déjà démontrée lors du salon du Bourget : la desserte en point-multipoint de dizaines de DSLam (commutateurs DSL) avec des contenus multimédias pour décongestionner les liaisons optiques.Faisant fi des inquiétudes, Alcatel Space persiste dans sa volonté d’intervenir dans les services en développant deux autres projets. Le premier, dévoilé au début de l’année 2001, porte sur le lancement en Europe d’un système de radiodiffusion directe de programmes audio et de données multimédias destinés aux automobilistes.

La fin des zones d’ombre

Conçu en partenariat avec WorldSpace ?” opérateur des satellites Afristar, Asiastar et Ameristar, construits par Alcatel ?”, le programme S-DSB (Satellite-digital sound broadcasting) s’inspire du système américain XM Satellite Radio, dont la charge utile a été fabriquée par l’industriel français. Il s’agit de lancer en 2004 deux engins, qui seront positionnés à quelques degrés d’intervalle sur l’orbite géostationnaire pour transmettre en direct vers les véhicules plusieurs dizaines de programmes radio gratuits et payants, ainsi que des données d’aide à la navigation. Cette double émission ainsi que des relais terrestres installés dans les zones urbaines denses permettront de s’affranchir des zones d’ombre. L’interactivité entre le réseau et les terminaux de réception passera par les téléphones portables GSM et GPRS, le positionnement étant assuré par la réception des signaux GPS et Galileo.Le consortium mis en route par Alcatel et WorldSpace devrait s’élargir, d’ici à la fin de l’année, à d’autres partenaires, en particulier des constructeurs automobiles. Le projet S-DSB devra également prendre en compte son rival luxembourgeois Global Radio et s’assurer que le spectre réservé à cet usage par l’Union internationale des télécommunications ne soit pas en partie récupéré par les tenants de la radio numérique terrestre au standard DAB, en manque de fréquences.

Concurrence dans l’espace

Pour le second projet, Alcatel Space travaille en relation avec l’Union européenne et les agences spatiales européenne et française sur le programme S-DMB (Satellite- digital multimedia broadcasting). Ce satellite devrait émettre dans une bande de fréquences voisine de l’UMTS et délivrer directement des contenus multimédias sur les portables.

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Philippe Pélaprat