Des premiers toasters aux robots industriels, l’exposition Robotics, qui se tient à Neufchâtel, retrace les étapes de la robotique. Mais le clou de cette manifestation n’est pas en vitrine : ce sont les guides eux-mêmes. Ils sont onze, pèsent 120 kg pour 1,60 m et ce sont eux aussi des robots. “C’est la première fois qu’autant de robots se trouvent en même temps dans une même pièce, au milieu de tant de visiteurs”, se félicite Xavier Greppin, ingénieur de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l’un des papas de ces robots à tout faire.Montées sur roulettes, les fines silhouettes transparentes fendent lentement la foule d’un bout à l’autre d’une pièce de 350 m2, sans aucune intervention humaine. Dès qu’ils aperçoivent un nouveau groupe de visiteurs, les Robox engagent la conversation en français, allemand, anglais ou italien ! Les visiteurs peuvent alors leur répondre en appuyant sur l’un des quatre boutons disposés sur leur ventre.Chaque robot obéit à un scénario déterminé. La plupart d’entre eux sont chargés d’accueillir les visiteurs et de commenter les principales vitrines. Parfois non sans humour, à l’image de celui qui imite Terminator ou R2D2. Plus loin, un robot poète déclame des vers à des visiteurs médusés. Le robot musicien, quant à lui, fait son show avec des morceaux de musique en MP3 ou en Wave. Pour terminer, le robot photographe immortalise la visite : il invite les visiteurs dans son studio, les place puis déclenche un appareil numérique. L’image apparaît alors sur des écrans superposés tandis qu’un autre robot propose d’intervertir les têtes, d’ajouter des pièces de robots ménagers, de se composer un corps bionique en somme.
Des automates très évolués…
Créés à l’Ecole polytechnique de Lausanne, dans le cadre d’un projet lancé en 1995, les Robox sont particulièrement développés. Leurs déplacements dans l’exposition constituent à eux seuls une prouesse. Alors que les robots traditionnels utilisent des capteurs au sol et peinent à éviter les obstacles en mouvement, les Robox se déplacent sans problème. Leur secret ? Ils sont dotés d’un système révolutionnaire de guidage par laser. Dans le socle du Robox, deux rayons laser, à l’avant et à l’arrière, balaient le sol jusqu’à huit mètres de distance. “Leurs capteurs offrent une résolution de l’ordre du millimètre”, précise Xavier Greppin. Les données sont ensuite analysées par l’ordinateur (un Power Mac à 750 MHz) placé dans le corps du robot, entièrement réservé à la navigation. Il donne en permanence sa position en comparant les coordonnées obtenues au plan de la salle en mémoire. Le robot peut alors se situer précisément.
…attachants mais irascibles
Un second ordinateur embarqué, un PC Pentium III à 700 MHz, se charge de la gestion des autres commandes, à commencer par la reconnaissance visuelle des visiteurs. Il analyse les images enregistrées par la caméra située dans l’?”il gauche et tente de déceler les caractéristiques d’un visage. Le visiteur repéré se voit attribuer un numéro d’identification et le Robox peut le suivre dans la salle.La partie vocale est elle aussi très novatrice car les Robox ne diffusent pas un son préenregistré par un humain. Le texte a été saisi sur ordinateur et le robot le récite lui-même via un module de synthèse vocale. “Pour l’instant, nos robots ne sont pas capables de créer des phrases, mais nous pensons que c’est pour bientôt”, pronostique Xavier Greppin.Très expressif, le Robox s’adapte aux réactions du public. Si les visiteurs bloquent volontairement un robot ou manipulent sans raison ses boutons, il proteste, trépigne, fronce les sourcils et se montre nettement moins aimable. Toutes ces informations sur l’humeur des robots sont enregistrées pour “étudier le comportement des visiteurs face aux robots et voir lequel a le plus de succès”, nous explique Xavier Greppin.Quant à l’avenir de ces Robox une fois l’Expo.02 terminée, il est incertain. Ils devraient être loués pour des manifestations ou vendus. Leur prix pourrait alors atteindre 140 000 euros (918 340 francs). Avis aux amateurs !http://robotics.epfl.chwww.expo.02.ch
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