La pénurie d’informaticiens pousse les recruteurs à diversifier les modes de recrutement. C’est l’occasion pour le jeune diplômé de mieux connaître le monde de l’entreprise.
La pénurie d’informaticiens perdure. Il suffit d’interroger les dirigeants des sociétés informatiques pour s’en persuader. Ils se sont donc attelés à trouver des nouveaux modes d’approche pour recruter leurs futurs collaborateurs. Et ce sont les SSII qui, en la matière, font preuve de la plus grande ingéniosité, car leur activité est directement liée à leur capacité à recruter. Elles multiplient les initiatives : cooptation, parrainage de promotions d’écoles, jeux sur le Web, journées portes ouvertes, etc. Sans se substituer aux méthodes de recrutement traditionnelles, les nouvelles approches décrites ci-dessous se révèlent plutôt complémentaires. Il s’agit plus de médias pour toucher une population réputée volatile que de canaux de recrutement à part entière. Au moment où persistent ces tensions sur le marché de l’emploi, la course à la notoriété est donc primordiale. Le leitmotiv qui revient dans le discours des recruteurs est ” se faire connaître “. Il s’agit de ferrer le bon candidat le plus tôt possible. C’est-à-dire dès la dernière année d’études. Le jeune diplômé, quant à lui, ne doit pas céder à la précipitation, mais, au contraire, profiter d’un rapport de forces qui lui est – pour l’instant – favorable. Ces nouveaux modes d’approche sont en effet un moyen de mieux connaître les entreprises. Les opérations portes ouvertes comme les stages sont l’occasion, par exemple, d’appréhender la réalité du travail au quotidien, et les forums de recrutement de découvrir le panel d’entreprises de sa spécialité
Parole d’ancien : Laurent Salmon, Epita 97, Cross Systems . La fin de la lettre de motivation ” Quand je suis sorti de l’école, en 1997, chercher un emploi prenait beaucoup de temps. Aujourd’hui, Internet offre de nombreux avantages. Bien sûr, on peut se situer très vite : en regardant les offres ou en exprimant sa demande sur les grands sites de recrutement, en référençant son CV, etc. On a très vite une bonne vue du marché. Mais, en plus, la lettre de motivation a disparu. Cela exigeait un temps considérable, à l’époque. Maintenant, on peut démarcher directement cinquante entreprises en une seule fois avec un e-mail et son CV. “Propos recueillis par EDe
Les jeux sur le Web : une logique différente selon les recruteurs L es jeux sur Internet sont, à coup sûr, le moyen d’approche le plus original créé ces dernières années. Ils font office, selon les cas, de simple outil de notoriété ou de canal de recrutement à peine déguisé. Andersen Consulting a, par exemple, lancé voilà deux ans ” Les aventures de Léa ” à l’intention des étudiants de troisième année d’école d’ingénieurs. Le principe est simple : il s’agit, pour le candidat, de résoudre une énigme et de trouver les indices dans les arcanes du site Web du cabinet de conseil. Pour découvrir, à cette occasion, le métier du Big Five. Un jeu où il n’y a donc pas de relation directe avec une opération de recrutement. ” Notre ambition est surtout de fédérer une population d’internautes particulièrement volatile “, précise Christian Billet, associé du cabinet. Ce divertissement sert ainsi de point de départ à d’autres manifestations – ” chat “, conférences technologiques, etc. – destinées aux étudiants. Le jeu créé par la SSII Net2S s’apparente plutôt à un nouveau canal de recrutement. Très rudimentaire, l’outil sert de prétexte à la diffusion d’un questionnaire, à la suite duquel les ” profils intéressants ” sont invités à laisser leur adresse électronique. ODi
Opérations portes ouvertes : faites votre choix C ertains déçus des grands salons de recrutement prennent désormais les choses en main. Et lancent leurs propres journées événementielles, souvent baptisées opérations portes ouvertes. Celles-ci sont souvent l’occasion, via la rencontre d’ingénieurs opérationnels, de découvrirles métiers de la SSII. Bien sûr, les sociétés organisatrices en profitent généralement pour mettre en place de premiers entretiens d’embauche. Ce type de manifestation se révèle très rentable pour les employeurs. Car si le nombre de candidats rencontrés est inférieur à celui d’un salon généraliste, qualitativement, les profils sont, au dire des recruteurs, mieux ciblés. La société IBS va plus loin. Elle organise depuis l’année dernière son propre salon de recrutement. A l’instar du grand spécialiste en la matière, la société Altran, elle, propose ainsi une journée entièrement consacrée à des entretiens et à des embauches sur place. Autre idée originale : celle de la société de services Atos, qui, après le lancement de journées portes ouvertes, a créé cette année le même type d’événement, mais… sur Internet. Sur le site de la SSII figurent, à des dates précises, des reportages sur la société et des forums de discussions avec des responsables de recrutement. ODi
Les forums : cibler ses contacts L ‘idée des forums de recrutement organisés par les écoles et universités est simple, mais terriblement efficace : regrouper en un même lieu toutes les entreprises intéressées par un type de formation. Les recruteurs comme les candidats à l’embauche y trouvent leur compte. Les premiers connaissent à l’avance le profil des étudiants qu’ils vont rencontrer. Ils se déclarent donc satisfaits de la quantité et de la qualité des CV recueillis. Les seconds obtiennent des renseignements précis sur les postes à pourvoir et ciblent mieux leurs candidatures. Selon les cas, les entreprises multiplient les actes de présence, et les gros recruteurs comme Cap Gemini ou Steria montent leur stand dans une quinzaine de forums par an. En revanche, d’autres ne se déplacent que pour les salons organisés par leurs écoles cibles. Cependant, l’entrée n’est généralement pas réservée aux seuls étudiants et anciens élèves des écoles organisatrices. Rien n’empêche donc le candidat motivé d’aller à la rencontre de l’entreprise de ses rêves. JGo
Les stages de fin d’études : le pied à l’étrier E n ces temps de pénurie d’informaticiens, le stagiaire en entreprise court le risque de se faire recruter. Désormais intégré à la plupart des cursus de formation, le stage est l’occasion d’appréhender un environnement de travail et de valider sur le terrain ses aspirations professionnelles. L’entreprise d’accueil a donc de grandes chances de retenir le stagiaire : 28 % des diplômés de la dernière promotion de l’ECE (Ecole centrale d’électronique) ont, par exemple, choisi d’intégrer la société où ils avaient fait un stage. ” Cinq de nos six derniers stagiaires ont déjà décidé de nous rejoindre “, ajoute Olivier Guérin, directeur au sein de la SSII Solucom. Aussi la distinction entre période de stage et période d’essai est-elle de plus en plus ténue, et certains recruteurs proposent un contrat à durée indéterminée avant la fin du stage. Le Groupe Cyber Informatique offre même des” embauches directes “, c’est-à-dire ” avec une rémunération d’ingénieur “ . De telles propositions ne doivent pas faire oublier qu’un stage reste une période de formation. JGo
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