Le projet de surveillance électronique des enfants placés en crèche serait contraire aux valeurs éthiques et professionnelles. » Jeudi 9 septembre, la mairie de Paris réagissait fermement à un projet de mise en place, en 2011, d’un dispositif expérimental de surveillance dans une crèche parisienne. L’affaire avait été portée sur la place publique par Le Parisien. Le lecteur y apprenait que des enfants de moins de 3 ans allaient porter des vêtements contenant une puce RFID. Des capteurs reliés à un équipement vidéo allaient permettre de les localiser à tout instant.
« Nous avons reçu énormément d’appels de médias, de parents inquiets et mécontents sur cette expérimentation. Nous avons tenu à rassurer les Parisiens en expliquant que ce projet, dont nous n’avions pas connaissance, ne concernait en aucun cas l’une des 300 crèches municipales ou associatives financées par la ville. C’est pourquoi nous avions réagi », nous explique-t-on à la mairie.
En crèche, non ; dans les cours d’école, peut-être
La municipalité a-t-elle réagi trop promptement ? Ou le tollé médiatique a-t-il fait revenir le prestataire technique en charge du déploiement de cette technologie sur ses positions ? Toujours est-il que la société toulousaine mentionnée dément aujourd’hui avoir voulu prendre part à une telle expérimentation.
« Nous n’avons aucunement l’intention de mettre des puces dans les Babygro [vêtements, NDLR] des enfants. Nous avons été pris dans un emballement médiatique qui n’a rien à voir avec l’activité de notre société. Nous avons mis au point une puce ultrasensible qui est capable de pister du matériel ou des armes », réagit aujourd’hui Patrick Givanovitch, directeur général de Lyberta.
La jeune pousse a mis en place un procédé s’appuyant sur le protocole de communication RFID. Des puces mobiles communiquent par module UHF (ultra haute fréquence) avec des puces statiques reliées entre elles au sol. Cette technologie ne nécessite pas l’installation de capteurs, contrairement aux accessoires électroniques expérimentés par une maternité de Montfermeil et par une école de Californie.
« Nous en sommes encore au stade du laboratoire. Notre technologie sera déployée au premier semestre 2011 », explique Patrick Givanovitch, qui évoque plusieurs pistes d’exploitation : établissements militaires, industriels, complexes sportifs, cours d’école, etc. « On pourrait très bien mettre une puce dans le cartable ou dans la trousse d’un enfant et, grâce à cela, être capable de détecter en temps réel s’il est sorti de l’établissement. »
Reste à savoir si un tel projet rencontrerait l’adhésion des parents et du ministère de l’Education nationale. Après tout, seules quelques années séparent les bambins en crèche des élèves en âge d’être scolarisés.
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