Les implants électroniques sont déjà utilisés pour suivre à la trace le bétail, les animaux domestiques ou les saumons. Cette technique va désormais s’appliquer aux êtres humains. La société américaine Applied Digital vient en effet d’annoncer la commercialisation prochaine, en Amérique du Sud et en Europe, d’une puce miniature implantable sous la peau humaine.Baptisé VeriChip, ce circuit permettrait de suivre certains patients à risque dans les services d’urgence des hôpitaux. Les médecins pourraient ainsi rapidement savoir où et comment leurs malades ont été soignés, en particulier lorsqu’ils ont subi des implantations chirurgicales (stimulateur cardiaque ou articulations artificielles).La puce, lorsqu’elle est reliée à un émetteur radio, transmet les données stockées dans sa mémoire (identification, informations médicales) à un ordinateur connecté à Internet.Son implantation sous la peau ne requiert aucune opération délicate. Elle peut être réalisée par un médecin généraliste sous anesthésie locale, sans aucun point de suture.
Une atteinte à la vie privée ?
Applied Digital envisage d’autres applications pour sa nouvelle puce, en particulier pour localiser et identifier des personnes, par exemple des détenus en liberté conditionnelle et des évadés.Mais de telles applications inquiètent les experts. L’usage d’une telle puce risque en effet de porter atteinte à la vie privée. Le sujet est d’autant plus sensible que les forces de police bénéficient aujourd’hui de prérogatives sans précédent, suite aux mesures adoptées après le 11 septembre dernier dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.Le PDG d’Applied Digital, Richard Sullivan, se veut rassurant : ” Les bénéfices à en attendre sont plus importants que les inquiétudes concernant la vie privée “, a-t-il déclaré. Mais les experts restent sceptiques, évoquant des problèmes pratiques, tels que la nécessité d’instaurer des normes internationales, qui rendraient les puces lisibles partout dans le monde.
Des puces bientôt autorisées aux Etat-Unis
Le développement des implants électroniques semble cependant bien engagé. “Bien sûr, nous en porterons. Et ce ne sera pas seulement pour le côté fonctionnel, mais aussi pour la mode. Vous avez une génération qui pratique déjà le piercing, bien sûr qu’ils voudront mettre des puces électroniques sous leur peau “, a déclaré Saffo, membre de l’Institut du futur, basé dans la Silicon Valley.Pour l’instant, la commercialisation de ces puces aux Etats-Unis se heurte à des problèmes d’autorisation administrative. Applied Digital prévoit d’obtenir l’autorisation de la Food and Drug Administration dés le mois de janvier, mais le processus pourrait être retardé de 12 à 18 mois. De son côté, La Federal Communication Commission a d’ores et déjà autorisé l’usage de fréquences radio particulières pour repérer les animaux domestiques en fuite.
Un marché estimé à plus de 2 millions de dollars en 2002
Les dirigeants d’Applied Digital sont très optimistes. La société a d’ailleurs remporté un contrat avec l’Etat de Californie pour tester pendant trois ans une puce destinée à suivre les prisonniers en liberté conditionnelle.En novembre, la société a lancé le Digital Angel, un bracelet contenant un transmetteur relié à un système de positionnement par satellite (GPS) et destiné aux enfants fugueurs et aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le bracelet transmet des informations sur la température du corps, le rythme cardiaque et la localisation du patient.Et ce n’est qu’un début. Selon Richard Sullivan, les ventes de puces implantées sur les êtres humains pourraient atteindre de 2,5 à 5 millions de dollars en 2002.
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